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Some kind of unreal music

~ Laissez-moi espérer que tous les artistes talentueux ne sont pas morts…

Some kind of unreal music

Archives Mensuelles: mars 2014

Le 30 mars sous le signe de la musique

31 lundi Mar 2014

Posted by storiadimedioevo in Le cœur a ses raisons

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30 mars, anniversaire, Céline Dion, Eric Clapton, Norah Jones, Richard Gotainer, Tracy Chapman

biberon-acdc-abcd-1Comme vous le savez, depuis 6 ans que je publie continuellement sur Ladies Room, j’ai fêté mes 31 ans hier, dimanche 30 mars 2014. Et comme certains twittos m’ont souhaité mon anniversaire en retard – c’est-à-dire ce matin –, certains n’ont pas oublié de noter le fait que j’étais née le même jour que certains artistes.

@StoriaGiovanna J'ai zappé aussi celui de Norah Jones, Éric Clapton, Tracy Chapman, Céline Dion et Richard Gotainer du coup ! #30mars

— L'inénarrable (@MrLeNem) March 31, 2014

Ce papier sera donc dédicacé au Nem moins croustillant et moins digeste qu’un rouleau de printemps de chez Lidl, qui a su à ma place répertorier ces artistes nés à la fin du premier décan du signe du Bélier.

Eric Clapton (69 ans, né le 30 mars 1945)

Il a tellement été considéré comme un dieu vivant très jeune qu’on le croirait plus âgé. Et ben non ! Non seulement il a marqué les années 1960 & 1970 par son rock et les années 1990 par son blues, mais en plus, pépère n’est pas mort, en témoigne son très bon Old Socks sorti l’an dernier et qui renoue avec les racines reggae qu’il a développées dans les années 1970. Rigolez, rigolez, mais au même titre que Johnny Hallyday a contribué à faire connaître le rock américain en France au début des années 1960 – mais tout à fait –, Clapton a grandement contribué à la notoriété de Bob Marley dans la culture occidentale. Sans la reprise d’I shot the sheriff, toute la musique jamaïcaine n’aurait été peut-être qu’un pendant d’exotisme connu seul des curieux, à l’image du blues malien qui vaut davantage qu’Amadou & Mariam.

Puisqu’on est nés le même jour, m’en réclame-je ? À mort. C’est parce que mon crush de lycée faisait ses gammes de guitare en s’inspirant de l’Unplugged le midi à l’aumônerie et que, par la suite, je me suis penchée sur la discothèque du père de ma meilleure amie que je considère Eric Clapton comme un idéal inatteignable. Car non seulement il a une technique au-delà du réel à la guitare – c’est pas Angus Young non plus, mais certains soli méritent quand même la réécoute –, mais il sait également faire passer de vraies émotions fortes par sa voix. Je ne pourrais compter le nombre de chansons qui me filent le frisson, tant la majeure partie de son répertoire où il est à son sommet me file le frisson. J’exclus évidemment les années 1980 oubliables (mis à part son très bon caméo avec Sting sur It’s probably me) et les années 2000 répétitives.

Richard Gotainer (66 ans, né le 30 mars 1948)

S’il est considéré aujourd’hui comme un pan de la culture française des années 1980 qu’il serait préférable d’oublier en société sous peine de honte absolue, cela ne veut pas dire qu’il est mort artistiquement. Aux dernières nouvelles, il se produirait au New Morning avec un orchestre de jazz. Mais celui qui se spécialisa dans les chansons à jeux de mots et à allitérations est en fait davantage connu pour avoir composé à peu près toutes les pubs marquantes des années 1970 et 1980. Qui, en effet, a vécu cette période et ne se souvient pas de On se lève tous pour Danette, Danette… ? ou du Buvez, éliminez de Vittel ?

Puisqu’on est nés le même jour, m’en réclame-je ? Mis à part un sale réflexe pavlovien de petite fille qui scotche pendant les pubs et pendant les émissions Carnaval et Champs-Elysées, j’avoue avoir du mal à considérer Richard Gotainer comme un document d’archive de la France des années 1980. Tant par son style (lunettes double foyer rondes, costards criards) que par les compositions musicales, je comprends tout à fait que la mémoire collective ait totalement occulté cet artiste, même si, au final, je trouve cela injuste au regard de sa popularité à l’époque.

Tracy Chapman (50 ans, née le 30 mars 1964)

Lorsque j’ai vu pour la première fois cette artiste, j’avais 5 ans, et Talking ‘bout a Revolution venait de sortir. J’étais persuadée que c’était un homme, parce que mon cerveau de petite fille avait assimilé que cheveux courts + voix grave + prénom douteux = monsieur. Je vous rassure, j’ai eu le même souci avec Terence Trent d’Arby à la même époque. Heureusement, elle a sorti d’autres albums par la suite, dont le culte Telling Stories (2000) qui fait partie de mes albums préférés en ce qui concerne la période de l’université. Malheureusement, elle semble ne rien avoir sorti depuis 2008, et cela m’attriste beaucoup, tant j’aime ses compositions très posées et son timbre de voix farineux qui sied tant à ses riffs doux.

Puisqu’on est nées le même jour, m’en réclame-je ? Honnêtement, oui. En tant que compositrice, je me suis beaucoup inspirée de ses mélodies pour pouvoir créer au départ. Et, vous me connaissez, tant que ce n’est pas chanté en français et de manière nonchalante, la folk fait partie des styles musicaux qui expriment le mieux mes émotions. S’il te plaît, Tracy, ressors un autre album, je suis sûre que tu en es capable.

Céline Dion (46 ans, née le 30 mars 1968)

Dois-je parler de la Canadienne la plus riche du pays, qui a commencé sa carrière à 13 ans avec ses dents de travers, avant que la chenille devienne papillon de lumière sous les projecteurs grâce à son mari René ? Si je trouve son répertoire anglophone absolument kitschouille et ridicule, je trouve qu’elle s’est pas mal démerdée en collaborant avec Jean-Jacques Goldman, notamment avec D’eux et Une fille et quatre types. Pourquoi ? Parce que mon brave JJ apporte un répertoire sous le signe d’une sobriété qui manque tant à cette showgirl tellement incarnée qu’elle en est parodiée.

Puisqu’on est nées le même jour, m’en réclame-je ? Mis à part le fait que j’ai interprété maintes et maintes fois My heart will go on avec mon crush de lycée à la guitare, notamment pour le spectacle du lycée en 1ère, je ne m’en réclame absolument pas, tant son côté show-off me débecte. Et surtout, comment envier la carrière d’une femme qui, à 45 ans, chante la plupart du temps en playback et ne répond quasiment plus aux questions qu’on lui pose, tant elle a épuisé ses cordes vocales ? Si All by myself te pose problème, et ben tu baisses la tonalité. Ce serait moins époustouflant, mais au moins, tu resterais une chanteuse crédible.

Norah Jones (35 ans, née le 30 mars 1979)

L’une des filles de Ravi Shankar, même si elle-même ne revendique pas cette filiation, s’est fait connaître dès l’âge de 23 ans avec le fabuleux Come away with me. Depuis, sa carrière oscille entre smooth jazz et influences pop et country. On peut retrouver cette ouverture créative au sein de ses diverses collaborations, que ce soit avec des pointures du blues et du jazz (Ray Charles, Tony Bennett), des artistes plus ancrés dans le répertoire américain traditionnel (Bob Dylan, par exemple) ou plus bizarrement avec Billy Joe Armstrong, leader de Green Day, dans un projet qui sortira prochainement (et je vous avoue que j’ai hâte, en fait). Elle tâte également un peu de cinéma, en témoigne son rôle de My Blueberry Nights de Wong Kar-Wai (2007).

Puisqu’on est nées le même jour, m’en réclame-je ? Norah Jones est pour moi l’archétype de l’artiste classe, qui ne se laisse pas emmerder par des carcans artistiques. Par conséquent, il est difficile de la suivre depuis le début de sa carrière – moi la première, je trouve que certaines expérimentations de sa part ne lui vont pas au timbre, mais ce n’est qu’un avis personnel. Force est de constater qu’à force d’être insaisissable et impénétrable, elle en devient une artiste remarquable et recherchée.

Voici donc un de mes conseils pour briller en société quand vous n’avez aucun sujet de conversation : recherchez vous aussi les artistes et chanteurs nés le même jour que vous, renseignez-vous sur leur actualité la plus récente, et lancez le sujet, genre Avez-vous écouté le dernier Eric Clapton ? ou Vous avez vu que Richard Gotainer passe au New Morning ? Punaise, quel virage étonnant de carrière… Si ça prend bien et si vous êtes dans un milieu réactif, vous pouvez tenir une conversation d’au moins 15 minutes, ce qui n’est pas mal en soi. Au pire, vous vous retrouverez parmi des régressifs qui vous chanteront Mais il est où, le Youki ?, ce qui en soi n’est pas gravissime. Marche également pour les acteurs, les auteurs, et même les hommes politiques !

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Michel Sardou, populiste et populaire ?

21 vendredi Mar 2014

Posted by storiadimedioevo in T'es qui toi ?

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Leave Michel alone!, Michel Sardou, polémique

michel-sardou-20050721-56503Je vous entends déjà d’ici : Putain, ça ne lui va pas la trentaine, elle ne parle plus que de chanteurs français presque morts ! Rhôa ça va, ce n’est pas comme si je vous parlais de Richard Anthony, de Charles Aznavour ou de Michel Delpech. Seulement, il existe quelques chanteurs qui ont été popularisés dans les années 1960 et dont le succès encore actuel ne tient pas seulement d’une certaine nostalgie de baby-boomers. Mais promis, pour Johnny, j’attendrai que ce soit une nécro pour écrire quelque chose.

Donc aujourd’hui, je vais vous parler du chanteur français préféré de mon parrain, à savoir Michel Sardou. Non content de m’avoir fait découvrir The Who, Cerrone, Franck Zappa, Bob Marley, Statu Quo, j’en passe et des meilleures, mon parrain se dandine encore à l’heure actuelle sur de la house, preuve qu’il est toujours vert. Et donc, fut un temps, il était en boucle sur le Bercy 91 de notre ami Mimi. C’est ainsi que j’ai découvert le répertoire d’un des chanteurs les plus populaires de cette fin de XXe siècle français.

Aujourd’hui, ses nouvelles chansons ne font plus recette. Ca tombe bien, il préfère désormais se consacrer au théâtre, comme tout vieux chanteur populaire et respectable (Eddy, je t’aime d’amour). Mais il a tellement marqué les années 1970 et 1980 de ses chansons teintées parfois d’esprit anti-post-soixante-huitard qui l’ont longtemps catalogué comme militant à l’extrême-droite de l’échiquier politique, chose qu’il a toujours refusé d’admettre en tant que citoyen. Pour preuve, voyant le tollé qu’ont suscité certains titres et ce qu’il s’est pris dans les gencives par les média et les intellectuels de l’époque, il préfère désormais ne plus les interpréter.

Penchons-nous maintenant sur la carrière de cet homme très complexe.

Polémique dès ses débuts

Fils et petit-fils d’acteurs et d’humoristes, Michel Sardou naît en 1947 avec la certitude qu’un jour, il sera bien obligé de monter sur scène pour faire honneur à son ascendance. Sauf que, à force de suivre ses parents dans des cabarets, il s’est dit qu’il n’avait pas la vis comica. Son acte fondateur a été de vouloir se barrer au Brésil à 17 ans : manque de pot, son père le rattrape.

Il signe son premier single à 18 ans, en 1965, avec la complicité de Patrice Laffont (vui, Mirmiton et Barjabule). Il s’appelle Le Madras et c’est un four. Il faut attendre 1967 et une censure du Général de Gaulle, qui voit d’un mauvais œil une chanson écrite en réaction à la rupture de la France avec l’OTAN, pour qu’il commence à faire parler de lui avec Les Ricains. Alors oui, c’est un peu oublier les Anglais et certains Soviétiques, hein, et même le rôle de certains réseaux, mais en tout cas, ça fait mouche et ça le catalogue tout de suite.

Par la suite, ses titres auront moins de succès jusqu’à la sortie de J’habite en France, en 1970, où l’on retrouve des tubes comme Les bals populaires, Mourir de plaisir et Le rire du sergent. Même si le terme beauf n’existe pas, c’est de cette manière qu’il se rallie le public de la France profonde, celle qui n’a pas encore connu les bouleversements de la fin des années 1960.

Il passera donc la première partie des années 1970 à chanter soit des chansons d’amour fou (La maladie d’amour), soit à lancer des textes où il dénonce certains faits (Un curé contre le célibat des prêtres, Le surveillant général contre les abus d’autorité de certains professeurs), soit à se faire tancer par les féministes pour ses chansons Les vieux mariés (Tu m’as donné de beaux enfants, tu as le droit de te reposer maintenant) et Les villes de solitude (J’ai envie de violer des femmes, de les forcer à m’admirer). En tout cas, il ne fait rien pour passer inaperçu, quitte à passer pour un sale machiste qui gueule tout le temps. Un Français de base, quoi.

Mais ce n’est rien par rapport à la bronca qui l’attend pour la suite de sa carrière.

L’homme à abattre

On ne sait pas ce qui s’est passé dans sa vie, dans sa tête entre 1975 et 1976 – est-ce peut-être une crise des valeurs suite à la mort de son père en janvier 1975 –, toujours est-il que c’est à cette époque qu’il gagne la réputation de gros fasciste qui le poursuit encore à l’heure actuelle. En cause, certaines chansons. Le temps des colonies, par exemple, est un titre où il semble faire l’apologie du colonialisme, je vous assure qu’elle met mal à l’aise à l’écoute. Je suis pour, selon Sardou lui-même, parle de la loi du Talion qui tente tout père à l’assassinat de son enfant, et qui sort en pleine affaire Patrick Henry. Légitimement, on pourrait penser que Sardou clame viscéralement sa position en faveur de la peine de mort, mais il assure lui-même que sa chanson est mal comprise et qu’il ne voulait pas du tout se positionner sur le sujet. Mouais, disons.

Parmi ses chansons polémiques, il y a encore Le France, saluée par les communistes syndicalistes et par une frange d’extrême-droite pour son patriotisme, J’accuse, une chanson « bisounours » où il gueule sur tous les maux du monde (ce qui lui vaut aussi d’être accusé d’homophobie), et plus bizarrement, La Java à Broadway, à cause de Quand on fait la java le samedi à Broadway, ça swingue comme à Meudon (coucou, Louis-Ferdinand Céline !), et Je vais t’aimer, où on l’accuse de rabaisser le rôle de la femme devant le triomphe de l’homme conquérant en amour. A cette époque, Michel Sardou divise tellement les intellectuels engagés en politique qu’il devient l’objet de véritables débats de société. Certains patrons de radio se mettent à l’insulter, il y a même des comités anti-Sardou qui se créent en 1977 pour interdire ses concerts, quitte à poser des bombes dans les salles, comme à Bruxelles. En 1978, sort même un pamphlet, Faut-il brûler Sardou ? Finalement, on se dit qu’avec son Sale pute, OrelSan ne s’en sort finalement pas trop mal.

Par la suite, même s’il ne renonce pas à parler de faits de société dans ses chansons (Monsieur Ménard, où il parle d’un prof tabassé par un de ses élèves, Le prix d’un homme, dans le contexte des enlèvements d’Aldo Moro et du baron Empain), cela ne l’empêche pas de parler de sujets plus personnels, au même titre qu’auparavant, il a parlé des relations mère-fils avec Une fille aux yeux clairs (1974), ni même de faire des chansons populaires. En témoignent 10 ans plus tôt, qui devint le slow de l’été 1977, En chantant, composée par Toto Cotugno, où il évoque ses souvenirs, Je ne suis pas mort, je dors, en hommage à son ami Claude François qui venait de disparaître, et surtout le surprenant Je vole, dont le public a pensé que c’était la lettre d’un adolescent qui fuguait, alors que, pour Sardou, il s’agissait davantage d’une lettre de suicide.

L’apaisement et le vrai succès

Si vous me demandiez quelle serait la meilleure période créative de Michel Sardou, je vous répondrais indéniablement les années 1980. Parce qu’il semble enfin libéré des casseroles qu’il se traînait dans toutes les années 1970 et qu’on le sent plus pondéré par rapport aux thèmes qu’il aborde (même si Une femme ma fille, en 1984, le ferait taxer de paternalisme dérangeant d’une part, et d’antiféminisme d’autre part).

D’ailleurs, les femmes sont l’un de ses sujets de prédilection en cette décennie. Il commence en 1981 avec le mythique Femmes des années 80, remixé et complété en 2010 sous les beats de Laurent Wolf. Il y a deux grilles de lecture de cette chanson : soit Sardou regrette la place grandissante des femmes dans la vie publique et leur évidente perte de féminité, soit au contraire, il salue le fait qu’elles savent s’adapter aux défis qui les attendent. On retrouve ce même questionnement dans Marie-Jeanne en 1990. Mais sa chanson la plus marquante sur le sujet reste Musulmanes, qui remporte la Victoire de la Chanson en 1987. Il y dénonce les conditions infligées à certaines femmes dans le monde, notamment pour des raisons religieuses.

Une autre thématique est abordée de manière sporadique par Sardou dans ces années 1980, ce sont les voyages et le monde. Il ne cesse d’exprimer son amour pour l’Amérique et ses arts (que ce soit avec Chanteur de jazz ou Happy Birthday), mais aussi l’Afrique avec Afrique, Adieu (MA chanson préférée de Michel Sardou, qui me rappelle un cri cathartique alors qu’il voulait en faire une chanson désabusée sur l’état du continent) et l’Irlande avec Les Lacs du Connémara, qui n’a été supplanté comme chant de supporter que depuis Seven Nation Army et qui tourne encore dans bien des mariages.

Même s’il s’est fait souvent taper dessus pour ses chansons « engagées », Michou persiste et signe avec une chanson comme Vladimir Illitch, où, tout en rendant hommage à l’idéal de Lénine, il fustige ce qu’est devenu le communisme dans les pays de l’Est. Il s’interroge également sur l’éducation en France, que ce soit avec Les deux écoles (suite aux mobilisations qui ont accompagné la loi Savary en 1984, laquelle projetait de limiter, voire d’interdire les écoles libres. Sardou n’a pas souhaité prendre position, préférant prôner une liberté dans le choix éducatif en disant qu’il avait fait les deux écoles et que ça n’avait rien changé) ou Le bac G, en 1992, où il est carrément passé pour un con de base. En effet, Sardou pensait que le G représentait le bac général, et fustigeait donc ces filières selon lui vides de sens. Il n’a appris que plus tard que cela correspondait à la filière technologique Sciences et Techniques de Gestion. Cela lui a valu des remontrances, notamment de Lionel Jospin.

Bilan : Michel Sardou mérite-t-il sa réputation ?

Si on prend isolément certains titres sans l’explication de Michel Sardou lui-même, il est facile en effet de l’accuser de tous les maux. Mais les chansons qu’il a écrites et interprétées dans les années 1980 et 1990 (prenons par exemple Le privilège, en 1990, qui parle d’un garçon qui hésite à faire son coming-out, et qui est une réponse aux accusations d’homophobie qu’il a reçues avec J’accuse et Le rire du sergent) réfutent en partie ces accusations, sauf celles de sexisme, faut pas déconner. Seulement, le contexte des années 1970 valorisait les artistes porteurs d’engagement sociaux forts. En gros, pour être populaire, il était préférable de chanter des chansons très neutres (coucou Stone et Charden) ou de chanter des chansons qui étaient fortement engagées politiquement (Coucou Jean Ferrat et Léo Ferré).

A mon avis, le problème profond de Michel Sardou est surtout d’avoir voulu « dépolitiser » certains sujets polémiques comme l’écologie, la nostalgie colonialiste de certaines personnes, le droit des femmes et ce qu’en pensaient les hommes moyens, l’éducation… Or, étant donné que, lorsqu’on aborde des sujets polémiques, c’est qu’on est censé donner son point de vue, tout le monde a pensé que c’était vraiment ce que pensait Michel Sardou, alors qu’il ne cesse depuis de se défendre d’avoir ces opinions personnelles. Comme il le dit lui-même : « Je ne me rendais pas bien compte non plus de la portée des chansons. Pour moi, ce n’étaient que des chansons. Pas des professions de foi. »

En cela, l’œuvre de Michel Sardou pose une question essentielle sur la création artistique : est-il possible d’émettre un point de vue dans une œuvre d’art sans pour autant que ce soit celui de l’artiste ? C’est un point de vue qui est alors difficile de concevoir sans avoir la lecture de l’artiste lui-même. D’ailleurs, pour sa chanson la plus dérangeante, Le temps des colonies, Michel Sardou a trouvé THE bonne parade : « Le ciel m’est tombé sur la tête. Je croyais camper un de ces personnages de bistrot qui racontent toute leur vie la bataille d’Indochine. J’ai en partie échoué. Certains journalistes ont compris l’opposé : je sublimais les années coloniales ! J’incitais à la haine raciale ! J’aime chanter à la première personne. J’entre ainsi dans un rôle comme le ferait un comédien. L’engagement est joué. La scène n’est pas un lieu où je me confesse. Le malentendu vient toujours de ceux qui n’écoutent pas. »

La logique artistique de Michel Sardou est donc de se faire passer pour les personnages de ses chansons pour faire passer des idées qui ne sont pas forcément les siennes. Cela fait de lui un artiste extrêmement pudique, ce qui est rare, mais surtout un comédien de génie qui incarnerait donc des personnages très marqués à travers ses chansons. En cela, Michel Sardou serait un artiste tout à fait remarquable qui mériterait qu’on le juge à sa juste valeur.

Loin de ce papier de chanter mon amour absolu à Michel Sardou – certains titres me dérangent plus qu’autre chose, plus par leur ringardise que par leur aspect polémique –, mais j’avais envie de faire comprendre les raccourcis que l’on peut faire face à différentes œuvres d’art, notamment en ce qui concerne la musique, même quand l’artiste mis en cause se défend de donner une portée revendicatrice à son œuvre. Bref, Leave Michel alone.

Le Bonnois #13 : Spécial cacedédi

19 mercredi Mar 2014

Posted by storiadimedioevo in Bonnois

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Bérurier Noir, Cindy Lauper, Jacques Dutronc, Jeanne Chérhal, Julien Doré, Max Romeo, Michel Sardou, Tegan & Sara, Thomas Dutronc

PlaylistJe me suis dit récemment : Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas fait de playlist pure et dure, et ça me manque un peu de sélectionner des petits Bonnois. Et tiens ! Si en plus, je faisais un jeu avec certains de mes amis FB que je taguerais et qui devineraient quelle chanson leur est destinée… 

Cette fois-ci, tu vas écouter :

Michel Sardou, Afrique Adieu. Indice : ca fait longtemps qu’on ne s’est pas fait de pourrissage de mur FB et ça me manque un peu 🙂

Jeanne Chérhal, Colonel, j’ai 16 ans. Indice : ce n’est pas parce que nous avons des divergences artistiques que je trouve que tu as de mauvais goûts. Et accessoirement, je ne te dis jamais assez que tes pompes sont magnifiques et que ton vernis est très bien assorti à ta tenue.

Tegan & Sara feat. the Lonely Island, Everything is AWESOME!!! Indice : Prépare les Légo, les envahisseurs de la planète Duplon arrivent.

Thomas Dutronc, J’aime plus Paris. Indice : Comme tu le dis toi-même, c’est la perspective d’une nouvelle vie.

Cindy Lauper, Girls just wanna have fun. Indice : Même si notre dernière discussion ne portait pas que sur ça, avouez qu’on a toutes tiré cette conclusion au final 🙂

Taizé, Ô toi, l’au-delà de tout. Indice : Si ça peut te convaincre d’y aller, ça me ferait plaisir.

Bérurier Noir, Salut à toi. Indice : Merci pour ce matin, ça m’a fait à la fois plaisir et bizarre de me rappeler de mes années d’étudiante.

Jacques Dutronc, L’opportuniste. Indice : Vous ne l’êtes pas, mais vous êtes amenés à en croiser beaucoup en ce moment.

Julien Doré, Paris-Seychelles. Indice : Après ma carte postale de Bali l’an dernier, comme je ne t’ai rien dédicacé cette année, c’est mon cadeau.

Max Romeo & the Upsetters, I chase the Devil. Indice : Merci de m’avoir fait redécouvrir ce classique qui est devenu mon riddim du Carême.

A bientôt pour de nouvelles aventures !

Some kind of unreal music #37 : Revue du printemps

09 dimanche Mar 2014

Posted by storiadimedioevo in Edito chez les Ladies

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Coldplay, edito, Fauve, Ladies Room

Cette année, nous avons un peu de chance : le printemps est en avance de quelques jours. C’est l’occasion de faire Carnaval sous un temps plus clément que ceux faits l’an dernier, mais aussi, comme aujourd’hui, de prendre des verres en terrasse ou de se poser dans un parc (surtout qu’aujourd’hui 9 mars 2014, il faisait 20°C à Paris). Evidemment, la musique va en conséquence. Des nouveautés, de projets qui murissent, bref, le printemps est là pour que les pousses éclosent. Voici donc mon petit choix.

En écoute : Fauve – Vieux frères, part 1

fauve1-590x331Je peux vous le dire, et je pense que vous le savez maintenant, que je dois être la seule personne âgée de plus de 15 ans qui s’intéresse à la musique de ce collectif sans pour autant porter un juger un jugement de valeur, tout ça parce qu’ils ont l’air un peu jeunes et qu’ils abordent des sujets de sales emos. Par conséquent, j’étais plutôt impatiente de la sortie de ce premier LP, pour voir s’ils arrivent à tenir tout un album sans tomber dans la caricature…

Force est de constater que ce n’est pas parce qu’ils ont un succès relatif qu’ils ont décidé un quelconque virage artistique pour plaire à un plus grand nombre. À la rage (Voyous) a été privilégié le  côté un peu blasé speed (Infirmière, Tunnel, Jeunesse Talking Blues), tout en passant par le crescendo dans les sentiments (De ceux). Les thématiques naviguent encore entre le désespoir amoureux, la force du collectif, la rage, la marginalisation… Alors oui, ça peut agacer la plupart des personnes, mais au moins, c’est un album cohérent, et qui, bizarrement, ne s’essouffle pas, contrairement à Blizzard où le collectif finissait par se caricaturer. Le côté négatif, c’est qu’on finit par se lasser devant une légère platitude dans le ton.

L’album qu’on attend : Coldplay – Ghost Stories

chris-martin-20060824-154779Attendu pour le 19 mai 2014, le nouvel album du groupe londonien suscite les convoitises et les interrogations après le choc Mylo Xyloto. Deux extraits sont déjà sortis à une semaine d’intervalle.

First I was o_O

… then I was ❤

… et c’est d’ailleurs ce deuxième extrait qui est diffusé actuellement à la radio. Et force est de constater que Magic fait son petit effet…

@ouifm je trouve que ce nouveau Coldplay est une superbe chanson pour faire l'amour… pas vous ?

— L'inénarrable (@MrLeNem) March 4, 2014

Bref, suivant Coldplay depuis A Rush of Blood to the Head (2003), et considérant que Coldplay est toujours Coldplay même depuis Viva la Vida (2008), je suis davantage sur les starting blocks que pour Mylo Xyloto après avoir écouté Every Teardrop is a Waterfall. Je regrette cependant, comme beaucoup de fans, que la trame rythmique ne soit plus acoustique (on reste quand même nostalgique d’une grosse batterie lente à la In my place), mais l’aspect éthéré et nostalgique du Coldplay des débuts respire encore, et c’est bien pour ça que je pense que le groupe a survécu à la production de Brian Eno.

En bref

Roger-Gicquel_scalewidth_300– Gérard Mortier, ancien directeur de l’Opéra de Paris et du Teatro Real de Madrid, vient de décéder à 70 ans.

– Des militants UMP reprennent Famille de Jean-Jacques Goldman en l’honneur de Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret candidat à sa propre succession.

– Metronomy, après The English Riviera (2011), sort ce lundi Love Letters. J’ai hâte !

La playlist du mois

DEVO – Jocko Homo

Sortir avec le Chevalier laisse des traces indélébiles… SORTEZ-MOI DE LÀ !

U2 – I still haven’t found what I’m looking for

Je suis rentrée mercredi, comme tous les ans, dans ma période d’introspection spirituelle annuelle. Depuis le temps, j’ai compris que ce n’était pas qu’une histoire de privations ou de retrait de la vie sociale, mais surtout pour prendre un temps pour soi et voir où va sa vie. Espérer un jour trouver ce que je recherche, c’est le principal espoir de ma foi.

N.E.R.D., Hypnotize U

Pharrell, arrête tes conneries, retire ton chapeau et ton politiquement correct de façade que tu revêts depuis ton mariage et refais-moi vibrer les ovaires, chéri !

Au mois prochain pour une revue de Pâques !

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Blogroll

  • Aventures d'une parisienne ordinaire Angie est revenue d’Asie et reprend sa vie à Paris. Des bons plans lecture, des tranches de vie, des restos chouettes… 8
  • BritBrit Chérie Plus star que Paris Hilton, plus charismatique que Lady Gaga, BritBrit Chérie est tout simplement so XXIe siècle. En toute simplicité. 10
  • Ici, c'est partout Andrea est très jolie et très intelligente. Et surtout elle a un avis sur tout. 8
  • The Laddr. Foi. Vie. Culture. Medias. Souvent cité, enfin référencé sur ma plateforme, l’excellent blog de Jean-Philippe, étudiant strasbourgeois en théologie, avec qui j’ai eu des relations professionnelles, mais pas que. 9
  • TrimTab – Le blog de Guillaume Natas Je suis un puma. Il est un petit con cynique. Guillaume, épouse-moi. 8

Cinéma

  • Camera Critique Mon ex écrit aussi, mais sur le cinéma. Et c’est vraiment chouette, même si, j’avoue, je ne suis pas objective… 9
  • Prépaciné Alain Roux est journaliste. Il est aussi cinéphile. Ça tombe bien : son blog est chouette. 8
  • T'as vu ta bobine Mon pendant cinématographique de chez Ladies Room 8

Je me la pète

  • Cute Sounds of Storia Giovanna Comme ça me brisait les noix qu’on copie mes humeurs musicales sur FB, et bien j’en ai fait un Tumblr… 8
  • Ma carte de visite Une petite vision de mes activités sur le net… 10

Ladies

  • Girl Playground Laura, Parisienne et amoureuse de la ville, a un chien qui s’appelle Karl et idolâtre Viktor & Rolf. 8
  • Ladies Room Depuis trois ans que j’écris pour cette plateforme bénévole, j’en ai rencontré, des filles talentueuses… 9
  • Les Plumes d'Audrey Mademoiselle Audrey lit beaucoup et écrit très bien. Son blog est donc très intéressant pour une secrétaire d’édition qui, comme moi, ne lit pas assez. 8
  • Luciamel Paris, l’amour, la culture, la vie, par une Portugaise devenue Parisienne de cœur. 0
  • Lula Morales Lula Morales, experte ès pédagogie de séduction et rédactrice sur http://www.coachseduction.fr, a su conservé son sexy foutoir depuis 2 ans et demi. Et c’est pour cela que je l’aime. 8
  • Mi khmère mi barang Tévy, métisse et rigolote 0
  • Nouvelle 30naire Elle a à peu près 30 ans, elle vient d’à peu près partout en Europe (mais surtout d’Espagne, je crois) et son regard sur la vie et notamment l’administration française ne fait pas dans l’à-peu-près. 8
  • Pensées de ronde The First Lady, pour laquelle je me suis mise en mode blog 2.0 9
  • Rose Progress Dynamique et déjà deux fois maman, Rose prouve qu’on peut être mère et pas doltoïste. 8
  • T'as vu ta bobine Mon pendant cinématographique de chez Ladies Room 8

Musique

  • Ens'Batucada L’orchestre où je joue est over-génial. C’est tout. 10
  • Francis Zégut Si j’avais eu à choisir mon père, cela aurait été lui, et pas Philippe Manoeuvre. Francis, <3 U 4 Eva 10

Voyages

  • Bulle de Ceriz en Asie Angie voyage. Elle nous raconte ici sa préparation pour le Cambodge… 0

X-rated

  • Comme une image Quadra et parisien, ce libertin parle de cul, mais pas que(ue)… 0
  • Les 400 culs Agnès Giard, sociologue spécialiste du Japon, où elle réside, est aussi une très bonne anthropologue du sexe. Ses éclairages sont nécessaires pour se former une opinion sur le sexe. 8

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