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Some kind of unreal music

~ Laissez-moi espérer que tous les artistes talentueux ne sont pas morts…

Some kind of unreal music

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Discographie sélective : 2008, année pop

03 lundi Déc 2018

Posted by storiadimedioevo in Discographie sélective, Vieille connasse et son dentier

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2008, Adele, Alain Bashung, Beyoncé, Coldplay, Daniel Darc, Discothèque, Julien Doré, Oasis, Pink, The Last Shadow Puppets, Vampire Weekend

Finissons cette discographie sélective avec une année de bouleversement personnel, celle de mon arrivée dans la capitale. Car oui, mes 25 ans ont vraiment été une année où j’ai cru grandir d’un coup d’un seul avec beaucoup de premières fois au compteur. J’ai eu l’impression que la bande son de cette époque était un mélange d’insouciance, de langueur et de printemps que je croyais éternel. Et cette bande-son continue qu’était The Reminder de Leslie Feist, que j’ai dû blacklister pour me prémunir d’une morsure trop intense.

2008 donc, période où j’ai commencé à écouter Oüi FM tous les matins à mon radio-réveil – chose que je fais encore dix ans après, même si la programmation a changé sur beaucoup de points –, où je dansais à la Pachanga, au Showcase et à un endroit qui ne s’appelait pas encore le Point Ephémère. J’étais donc une fleur épanouie, un pur produit pop qui arpentait le XVe arrondissement le cœur léger. Et force est de constater que ça s’est ressenti dans les dix disques que j’ai choisis.

1 – Adele – 19 (janvier)

Adele, tout juste sortie de la BRIT School for Performing Arts & Technology, où elle était la camarade de classe de Leona Lewis et Jessie J., sort son projet de fin d’études sur Myspace en mai 2006. C’est ainsi qu’elle se fait repérer par le label XL Recordings qui lui signe un contrat. Après sa rencontre avec le producteur Jim Abbess, elle se mit à l’écriture de ses chansons, la plupart du temps seule. Ce premier album, donc, regroupant sa thématique de prédilection qu’est la rupture amoureuse, mais aussi contenant la reprise de Make You Feel My Love de Bob Dylan. Cet album a signé pour la presse le renouveau de la blue-eyed soul. Son single le plus notable, Chasing Pavement, a été écrit en souvenir de la soirée où elle est allée défoncer son ex dans un bar quand elle a su qu’il l’avait trompée.

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2 – Vampire Weekend – Vampire Weekend (janvier)

Je n’ai découvert le premier album de ces quatre étudiants en musicologie new-yorkais que lors de leur passage à Rock en Seine en 2009, mais bon Dieu, qu’est-ce que j’ai pu l’écouter par la suite. Produit en majorité par le clavieriste du groupe Rostam Batmanglij, cet album éponyme regroupe un registre étendu de la pop, plongeant dans le punk, les sonorités africaines – au point que Paul Simon y reconnaisse des emprunts à Graceland (1986) – ou baroques. Avec de nombreux singles ayant connu une grande notoriété par la suite, tels que A-Punk, Oxford Comma ou Cape Cod Kwassa Kwassa, on peut dire que cet album fait un carton plein.

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3 – Daniel Darc – Amours suprêmes (janvier)

Après son gros passage à vide d’une quinzaine d’années et son retour tonitruant en 2004 avec l’album Crèvecœur, Daniel Darc continue sur sa lancée avec Amours suprêmes – en référence à A Love Supreme de John Coltrane – auquel a participé Alain Bashung et Morgane Imbeaud, chanteuse de Cocoon. Très marqué par la rédemption, suite à sa conversion au christianisme luthérien, cet album reste dans des tonalités très rock organique, à l’encontre du son qu’on lui connaissait du temps de Taxi Girl.

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4 – Alain Bashung – Bleu Pétrole (mars)

Sculpté sous la houlette de Gaëtan Roussel et Gérard Manset, cet album-testament revient aux racines rock d’Alain Bashung, après le très expérimental L’imprudence (2002). Déjà usé par le mal qui l’emportera un an après la sortie de l’album, il conserve pourtant ce phrasé profond qu’il développe depuis le début des années 1990, on le croirait presque sublimé. Outre des chansons à forte tonalité nostalgique, on peut noter les reprises d’Il voyage en solitaire de Gérard Manset et de Suzanne de Leonard Cohen adaptée par Graeme Allwright.

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5 – The Last Shadow Puppets – The Age Of Understatement (avril)

Né en 2005 de l’amitié entre Alex Turner, frontman d’Arctic Monkeys, et Miles Kane, membre de The Little Flames, The Last Shadow Puppets est un projet qui signe la continuité de la collaboration de Kane avec Arctic Monkeys. The Age Of Understatement, premier album du projet, a été enregistré en août 2007, majoritairement en France. Ayant pour inspiration déclarée L’histoire de Mélody Nelson de Gainsbourg et la bande originale du film Le bon, la brute et le truand par Ennio Morricone, l’album entre dès la première semaine en première place des charts britanniques avec plus de 50.000 exemplaires vendus. Malgré le succès de l’album, tant  Alex Turner que Miles Kane ont annoncé des dates de sorties du deuxième album qui ont été remplacées par des projets avec leurs formations respectives. Everything You’ve Come To Expect mettra finalement huit ans à aboutir.

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6 – Coldplay – Viva La Vida Or Death And All His Friends (juin)

Annoncé dès fin 2006 pour l’année suivante, ce quatrième album du groupe anglais vient après une déclaration de Chris Martin en date de janvier 2006 où il exprimait l’envie de faire une pause avec le groupe pour faire des collaborations avec d’autres artistes. Il faut dire que l’album précédent, X&Y (2005), souffre d’une comparaison peu avantageuse avec U2. Le but est donc de faire une évolution musicale et c’est ce qui se passera avec le producteur Brian Eno. Violet Hill, puis Viva la Vida – qui a été reconnu comme étant un plagiat d’un morceau de Joe Satriani – feront beaucoup pour le succès de cet album qui marque un tournant vers une musique moins mélancolique et plus grandiloquente.

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Julien Doré – Ersatz (juin)

Après sa victoire à l’édition 2007 de la Nouvelle Star, l’ancien étudiant en art nîmois était attendu au tournant (car si Christophe Willem avait marqué les esprits, ce n’était pas le cas de Jonatan Cerrada, Steeve Estatof ou Myriam Abel). Avec un esprit dada très développé qu’on a pu voir avec sa reprise de Lolita d’Alizée, il sort un premier album mélangeant compositions très personnelles (Les bords de mer, Pudding morphina, Bouche pute) et collaborations avec des auteurs reconnus dans le « milieu » tels que Babx ou David Scrima. Au final, ce premier opus aux accents gainsbouriens des années 1960 a séduit un large public avec 260.000 exemplaires vendus.

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8 – Oasis – Dig Out Your Soul (octobre)

Septième et dernier album du groupe – puisque, de triste mémoire, j’ai assisté en direct à la dissolution à ReS 2009 –, il préfigure selon mon grand spécialiste du groupe de Mari ce que deviendrait la carrière de Noel Gallagher (j’ai quand même été obligée de lui dire que je reste toujours triggered à chaque fois que j’entends Oasis et que j’ai mis 3 ans et demi à écouter le dernier live du groupe). Noel Gallagher expliquait début 2007 qu’il voulait renouer avec une formule orchestrale de certaines de ses compositions, chose qu’il n’avait pas faite depuis Be Here Now (1997). Enregistré à Abbey Road en même temps que U2 enregistrait How To Dismantle An Atomic Bomb – ce qui a posé des problèmes de réservations – entre août et décembre 2007, l’album a bénéficié d’un marketing agressif au Royaume-Uni et à New-York. A sa sortie, la réception fut différente selon les pays : si la plupart des critiques britanniques a trouvé que c’était un album d’Oasis average – ni bon ni mauvais –, il a été notamment reproché en France une trop grande influence de la musique des Beatles – des fins connaisseurs d’Oasis, donc. Il faut dire que, pour cet album, a été embauché le batteur Zak Starkey, fils de Ringo Starr et remplaçant de Keith Moon au sein de The Who.

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9 – Pink – Funhouse (octobre)

Ce cinquième album de la chanteuse américaine a été écrit et réalisé dans un contexte de séparation temporaire d’avec son mari Carey Hart – l’album a d’ailleurs failli s’appeler Heartbreak Is A Motherfucker. C’est ainsi que Pink règle ses comptes sur cette relation en préambule de cet album avec le tonitruant So What, mais aussi tout au long de l’album avec des titres tels que Please Don’t Leave Me, Mean ou It’s All Your Fault. Cet album parle également du questionnement émotionnel et identitaire qui en résulte. En témoignent le poignant Sober qui n’a rien à voir avec une quelconque addiction à l’alcool et Ave Mary A où la chanteuse se demande où va le monde. Avec sept singles classés et six millions d’albums vendus à travers le monde, mais aussi avec le rabibochage avec son mari qui a amené la conception de leurs deux enfants, Pink a tout gagné en enregistrant cet album.

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10 – Beyoncé – I Am… Sasha Fierce (novembre)

Le troisième album solo de la diva du R’n’B se présente comme un double album, même s’il n’offre que douze chansons. Nous avons d’un côté I Am, présentant la Beyoncé timide et naturelle, faite de chansons soul et r’n’b (If I Were A Boy, Halo). De l’autre côté, Sasha Fierce est le double fantasmé et powerful de la chanteuse, avec des chansons allant de l’electropop à l’eurodance (Single Ladies, Video Phone). La carrière de l’album s’est profilé de novembre 2008 jusqu’à la fin de l’année 2010 dans le monde entier, totalisant sept millions et demi d’albums en physiques et quinze millions de copies digitales vendus, mais également une tournée sur quasiment deux ans et une flopée de Grammy Awards en 2010.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.

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Discographie sélective : 1998, année électrique

20 lundi Août 2018

Posted by storiadimedioevo in Discographie sélective

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Alain Bashung, Beastie Boys, Discothèque, Fatboy Slim, Lauryn Hill, Madonna, Manu Chao, Massive Attack, Musique, Placebo, Suprême NTM, Zebda

J’espère que vous passez un bon été et que vous avez célébré la deuxième étoile de l’équipe de France comme il se doit. En ce qui me concerne, je l’ai célébrée au frais à la maison et dans le plus grand des calmes. Parce qu’il y a déjà vingt ans, j’étais déjà saoulée par ce genre de petites choses :

Je l’ai beaucoup chanté à l’époque, mais rien que 20 secondes de cette chanson me donnent désormais de l’urticaire. C’est pour cette raison que, même si j’étais dans l’organisation du concert de Magic System, je n’ai pas cédé à la tentation de sentir la magie dans l’air…

Bref, aujourd’hui, on va s’intéresser à la ma discographie de cette année où on a cru a la concorde éternelle en France grâce à des types s’appelant Zinédine Zidane, Lilian Thuram ou encore Didier Deschamps. Mais en attendant, faisons un petit instant autopromo.

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J’ai donc sorti cet été mon album de musiques religieuses, d’abord en digital, puis prochainement en physique, sous le pseudonyme de Peregryna. Ce sont des compositions que je développe depuis 2002 et, sans le secours moral de mes proches, elles n’auraient jamais vu le jour. J’ai donc l’honneur de vous les présenter ici :

https://open.spotify.com/album/3680U0GZnqyR4do0QeTiKp

*C’était l’instant autopromo*

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Intéressons-nous maintenant à ces disques qui ont rythmé l’année de mes 15 ans et de mes premiers choix.

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1 – Alain Bashung – Fantaisie militaire (janvier)

Après l’album Chatterton (1994), Alain Bashung entre en dépression et se sépare de son épouse. La visite de son ami et parolier Jean Fauque lorsqu’il était en maison de repos lui a permis de reprendre pied et a inspiré Au pavillon des lauriers. Très affecté par ce qu’il vient de traverser, Alain Bashung semble se disperser dans l’enregistrement de ses chansons – il travaille sur plusieurs chansons en même temps, alors qu’il ne se concentrait que sur une seule chanson à la fois sur Chatterton. Pourtant, selon les dires de ses collaborateurs, il semblait à l’affut du travail des autres et essayait d’assurer une bonne ambiance durant les enregistrements. Fantaisie militaire est donc un album crépusculaire, où se mêlent des thématiques sur la fin d’époque, la lutte contre les faux-semblants (La nuit je mens qui se moque de l’héroïsme à deux balles de certains déclarés résistants, etc) et des musiques inspirées par le trip hop – Adrian Utley, guitariste de Portishead, a participé à l’enregistrement de l’album – et la drum’n’bass.

2 – Madonna – Ray of Light (février)

Beaucoup de choses se sont passées depuis Bedtime Stories (1994), album plutôt pop mais faiblard par rapport à ce qu’elle avait l’habitude de sortir et qui lança donc des rumeurs de déclin. L’année 1996 a notamment été prolifique, avec la naissance de sa première fille et sa participation au film Evita, pour lequel elle avait pris des cours de chant. C’est donc auréolée de l’expérience de la maternité, de l’aube de la quarantaine et d’une nouvelle technique vocale qu’elle aborde Ray of Light, qu’elle produit notamment avec l’anglais William Orbit, déjà reconnu avec son travail sur Pop Satori (1986) d’Etienne Daho. Elle signe donc un retour canon avec 20 millions d’albums, chose qui ne lui était pas arrivée depuis True Blue (1986).

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3 – Manu Chao – Clandestino (avril)

Album qui m’a beaucoup accompagnée durant mes voyages d’adolescente, j’avais compris dès l’époque l’intention de Manu Chao d’en faire un carnet d’errances – en l’occurrence, en Amérique du Sud. Depuis 1994 et la séparation de la Mano Negra en Colombie, Manu Chao pète les plombs et erre entre le Brésil, la Colombie et le Sénégal. Cela donne Clandestino, perçu au début comme une simple maquette. La plupart des radios musicales françaises refusent au départ de diffuser le single éponyme, dans la mesure où la chanson ne correspond pas au format d’une chanson qui passe à la radio. Cela ne va pas empêcher le succès de l’album – 3 millions d’exemplaires. Fort de ce succès, Manu Chao s’installe à Barcelone et tourne depuis avec son groupe Radio Bemba.

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4 – Massive Attack – Mezzanine (avril)

15e meilleur album britannique de tous les temps selon le magazine Q en 2000, le troisième album des bidouilleurs trip hopeurs de Bristol a clairement imprégné la pop culture. Ce n’était pourtant pas gagné après le départ de l’emblématique Tricky après le remix No Protection (1995). A des fins promotionnelles, l’album a été placé quelques mois avant sa sortie officielle en téléchargement légal sur Internet. Bien plus sombre que Blue Lines (1991) et Protection (1994), qui s’alignaient davantage sur les canons de la musique électronique du début des années 1990 en termes d’ambiance, Mezzanine a clairement plus à offrir que le sur-utilisé Teardrop. Il est enfin à noter que pour ses vingt ans, l’album a été encodé dans des molécules ADN.

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5 – Suprême NTM – Suprême NTM (avril)

Après Paris sous les bombes (1995), qui contenait des titres aussi mythiques que Qu’est-ce qu’on attend, La fièvre ou Pass pass le oinj et qui a valu une plainte de policiers qui se sont sentis agressés durant la tournée qui s’en est suivi, il fallait frapper fort. Toujours en colère contre la société, les deux acolytes de Bondy pondent un album en 1997 où l’on trouve déjà des indices de leur suite de carrière, Kool Shen avec IV My People et Joey Starr avec B.O.S.S. Avec des morceaux tels que Laisse pas traîner ton fils, Seine-Saint-Denis Style ou Pose ton gun, sans pour autant se calmer dans le débit, les propos des deux acolytes sont plus matures et plus posés. Cela leur permettra de vendre 800.000 exemplaires de l’album.

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6 – Beastie Boys – Hello Nasty (juillet)

Quatre ans après Ill Communication qui contenait le cultissime Sabotage, après quelques EP contenant de vieux titres, des démêlés judiciaires avec leur label et la création pour MCA d’un festival en faveur du Tibet, Hello Nasty, cinquième album du groupe new-yorkais, entre dans le Billboard 200 après 681.000 ventes la première semaine. Le groupe accueille à cette occasion le DJ champion de DMC Michael Schwartz, aka Mix Master Mike, dans son sein, et collabore avec la chanteuse japonaise Miho Hatori et le chanteur de dub jamaïcain Lee Scratch Perry. L’album sera récompensé en 1999 par deux Grammy Awards : Meilleur album de musique alternative et Meilleure performance rap par un duo ou un groupe pour Intergalactic.

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7 – Lauryn Hill – The Miseducation of Lauryn Hill (août)

Après avoir connu le succès avec les Fugees avec le mythique The Score (1996), et après la séparation du groupe en 1997, Lauryn Hill se lance dans la préparation d’un album avec le groupe new-yorkais New Ark. Ne voulant pas faire de contrat de travail et souhaitant se créditer seule sur l’album, elle eut des démêlés judiciaires avec le groupe et l’affaire se régla à l’amiable. Sur cet album-concept où elle joue durant des interludes la petite fille éduquée par un professeur (joué par Ras Baraka), on peut noter la présence de D’Angelo, Mary J. Blige et Carlos Santana. La plupart des chansons parlent de ses différends artistiques avec Wyclef Jean, mais aussi de sa décision de fonder une famille malgré un début de carrière tonitruant. Fort de son succès, The Miseducation of Lauryn Hill rafla 5 Grammy Awards en 1999 et passa devant Ray of Light.

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8 – Zebda – Essence ordinaire (septembre)

Troisième album du groupe de musique  rock fusion toulousain, il est porté à la fois par le cultissime Tomber la chemise, qui remporta une Victoire de la meilleure chanson en 1999, mais aussi par la réputation sulfureuse de l’album précédent, Le bruit et l’odeur (1995). Toujours engagé politiquement, mais de manière festive, les paroles de l’album sont dédiées à Lounès Matoub. Le groupe a fait appel à la collaboration de comiques, que ce soit directement dans leur disque – Dieudonné sur Je crois que ça va pas être possible – ou dans leurs clips – Jamel Debouzze dans Tomber la chemise. L’album restera 89 semaines dans le Top 200, sera vendu à 600.000 exemplaires et a boosté du même coup les ventes de l’album précédent.

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9 – Placebo – Without You I’m Nothing (octobre)

Après un premier album éponyme en 1996, le groupe voit partir son premier batteur, Robert Schultzberg, remplacé par Steve Hewitt. Brian Molko, dans les paroles de ce deuxième album, a voulu parler d’histoires d’amour qui finissaient mal, mais aussi de son adolescence luxembourgeoise et des menaces de mort laissées sur son téléphone sur le titre caché Evil Dildo. Beaucoup moins punk et torturé que Placebo, Without You I’m Nothing emprunte davantage dans le grunge, le rock alternatif, voire la musique électronique avec les loops entêtantes de Pure Morning. L’album reçoit un accueil critique assez bon dans l’ensemble et gagne en notoriété lorsqu’Every You Every Me fut utilisé sur la bande originale du film Sexe Intentions (1999).

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10 – Fatboy Slim – You’ve Come A Long Way, Baby (octobre)

Après diverses expériences en tant que DJ à Brighton, mais aussi en tant que bassiste de jazz, Norman Cook entérine son identité en tant que Fatboy Slim avec ce deuxième album aux accents big beat et aux inspirations très sixties et seventies dans les samples utilisés – que ce soit avec la folk avec Right Here Right Now, le rock avec Rockafeller Skank ou la soul avec Praise You. Fort du succès de cet album – certifié plusieurs fois disque de platine, morceaux utilisés dans des dizaines de pubs et de séries –, Fatboy Slim fut invité par la ville de Brighton à créer un festival de plage gratuit dont le succès a dépassé l’entendement dès sa deuxième édition en 2002 (genre 250.000 participants là où on en attendait 60.000).

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.

Discographie sélective : 1978, année d’essoufflement

15 jeudi Mar 2018

Posted by storiadimedioevo in Discographie sélective

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1978, Blondie, Devo, Dire Straits, Discothèque, GRease, Jean-Michel Jarre, Kraftwerk, Malicorne, Michel Polnareff, playlist, Starmania, The Rolling Stones

L’année 1977 ayant été marquée l’explosion au grand public des styles punk et disco, il fallait bien une année de calme relatif après cette tempête. Ce n’est pas pour autant qu’il faut bouder son plaisir et balancer tout de go que 1978 ne marque pas une année formidable pour la musique. Je dirais même qu’en termes de styles, cette sélection regroupe tout de même bien plus de styles que je ne l’aurai pensé et ça me fait chaud au cœur.

Qu’est-ce qu’on y retrouve ? Du romantisme suranné, la naissance de l’électro plus trop dansante, de la comédie musicale, de la naissance d’icônes et du retour un peu limite. Allez, c’est parti.

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Malicorne – L’extraordinaire tour de France d’Adélard Rousseau, dit Nivernais la clef des cœurs, compagnon charpentier du devoir (non précisé)

Drôle de carrière que celui de ce groupe fondé par le couple (à cette époque) Gabriel et Marie Yacoub, Hughes de Courson et Laurent Vercambre. A force de déterrages de chansons traditionnelles et d’albums-concepts, comme ce cinquième album qui présente un Tour de France de compagnonnage à travers les chansons de diverses régions, ils ont réussi à surfer sur le renouveau des musiques folkloriques dans la France des années 1970.

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Michel Polnareff – Coucou me revoilou (non précisé)

Contraint à l’exil depuis 1973 et une mésaventure fiscale, Michel Polnareff s’enfuit vers Los Angeles où il compose des musiques de films. Son sixième album Coucou me revoilou, son premier album en français, marque son retour en France pour son procès pour fraude fiscale, après  le single Lettre à France publié en 1977. Malgré tout, cet album connaît un relatif échec, et sera qualifié par le chanteur d’ album crasse.

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Grease (bande originale) (avril)

Le film Grease étant construit comme une comédie musicale, sa bande originale connut un succès tout aussi conséquent avec 28 millions d’albums vendus. 7 des 24 chansons sont chantés par le couple phare John Travolta et Olivia Newton-John, tandis que 16 autres sont chantés par le groupe Sha Na Na qui joue également dans le film. La chanson d’ouverture est interprétée par une personne extérieure au film, Frankie Valli, et tranche un peu, par son ambiance disco light, avec le revival fifties du film.

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Kraftwerk – Die Mensch-Maschine (mai)

Forte de succès tels que AutoBahn (1974) ou Trans-Europe Express (1977), le quatuor électronique allemand amorce avec Die Mensch-Maschine les prémices de ce qui deviendra la new wave telle qu’elle a été popularisée dans les années 1980. Si le son de cet album est toujours aussi électronique et minimaliste, une chanson telle que Das Modell montre une facette moins angoissante et plus « dansante ».

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The Rolling Stones – Some Girls (juin)

Sur ce quinzième album studio, le premier qui intègre officiellement Ron Wood dans l’équipe, le groupe londonien essaie de résister à la fois à la vague punk et disco tout en réimplantant le bon blues rock qui a fait sa renommée. Peine perdue : Miss You est clairement dans l’air du temps, tandis que les autres chansons sont « noyées » devant le succès du single.

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Devo – Q: Are We Not Men? A: We Are DEVO! (août)

Premier album du groupe américain, qui se fit connaître avec le court-métrage The Truth About De-Evolution (1976), il fut enregistré à Berlin sous la direction de Brian Eno. Il contient les tubes Jocko Homo et Mongoloïd ainsi que la reprise minimalisme d’(I Can’t Get No) Satisfaction. A la suite de cet album, la formation abandonnera l’instrumentarium rock traditionnel pour se tourner vers les claviers en formation live.

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Luc Plamondon et Michel Berger – Starmania ou La passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés (septembre)

Si la comédie musicale a été montée en live le 10 avril 1979, l’album est sorti dès septembre 1978 et connut des critiques mitigées, reprochant une narration trop hachée. Il est vrai que si les histoires d’amour parallèles entre les personnages sont très lisibles même en audio, la dystopie qui comprend un monde violent et dominé par la télévision est difficilement compréhensible sans la mise en scène ni le jeu des acteurs. Quarante ans après, Starmania reste la comédie musicale francophone la plus représentée au monde.

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Blondie – Parallel Lines (septembre)

Troisième album studio du groupe américain mené par Debbie Harry, il reste l’abum le plus populaire et le plus vendu du groupe, puisqu’il est vendu à 20 millions d’exemplaires. Il tire son point de départ d’un poème de la chanteuse qui n’a jamais été diffusé à ce jour. Il marque surtout un revirement pop du groupe, puisque la formation depuis ses débuts en 1974 était davantage influencée par le punk.

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Dire Straits – Dire Straits (octobre)

Premier album de la formation britannique menée par les frères David et Mark Knopfler, il arrive à contre-courant et marque le retour d’un rock devenu traditionnel. Alors journaliste, Mark Knopfler se fait présenté durant l’été 1977 par son frère David le bassiste John Illsey. Etant tous dans une situation financière critique, ils ont décidé d’en faire le nom du groupe et par conséquent du premier album, enregistré après que l’animateur Charlie Gillett diffuse en boucle durant la fin d’année 1977 Sultans Of Swing dans son émission Honkey Tonk, sans en avertir le groupe. Ce titre fera la popularité de l’album à suivre dans toute l’Europe.

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Jean-Michel Jarre – Equinoxe (novembre)

Après avoir commencé en écrivant des musiques de films et des albums pour Christophe au début des années 1970, Jean-Michel Jarre remporte un premier succès en 1976 avec l’album Oxygène où, fortement influencé par son grand-père co-inventeur de tables de mixages pour la radio française et par Kraftwerk, il crée une symphonie de sons synthétiques. Equinoxe se situe sur la même lancée : il a voulu synthétiser dans cet album une ballade durant les 24 heures de la journée. Suite à cet album, il fit un concert le 14 juillet 1979 sur le Champ de Mars (Paris) et réunit 1 million de personnes.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.

Discographie sélective : 1968, année révolutionnaire

18 jeudi Jan 2018

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1968, Aphrodite's Child, Discothèque, Jacques Brel, Jacques Dutronc, Serge Gainsbourg, Simon & Garfunkel, Stevie Wonder, The Beatles, The Doors, The Rolling Stones, The Zombies

Bienvenue en 1968, dans un monde qui se bat contre la guerre du Viêt Nam et contre une morale qu’il estime trop datée. C’est dans cette perspective que, 50 ans après, elle devient synonyme d’époque rêvée pour l’expression des idéaux, expression certes entachée par les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy. Mais j’aimerais soumettre une petite réflexion en guise d’introduction.

Cette appellation d’année révolutionnaire quand on parle de 1968 ne serait-ce qu’en France est presque devenue un poncif avec le temps. Mais la préparation des commémorations des événements du mois de mai occultent selon moi deux choses. 1. La plupart du temps, quand on parle de Mai 1968, on parle des mouvements étudiants, mais beaucoup moins des mouvements ouvriers qui en sont la cause. C’est pour moi un tort, car la condition ouvrière, comme tout le reste de la société, était en pleine mutation et devait faire face à certaines interrogations dont on s’aperçut avec l’arrivée du choc pétrolier et du chômage de masse difficile à endiguer depuis 45 ans qu’elles étaient légitimes. 2. 1968 est également synonyme de libération sexuelle et morale. Or ce n’est qu’une étape d’un cheminement sociétal perpétré depuis la Seconde Guerre Mondiale en France, et dont le chemin est encore long. Il y avait déjà eu des avancées comme le droit de vote pour les femmes (1944), l’absence d’autorisation du mari pour ouvrir un compte en banque (1965) et la pilule (1967), mais nous n’étions pas encore passé à la suppression de la notion de chef de famille (1970) ni même au droit à l’avortement (1975). Pour ces deux faits de loi, il n’est même pas possible de les imputer à Mai 1968, mais à un mouvement plus global.

Bref, trêve de considérations sociétales, passons aux choses sérieuses.

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1 – Jacques Dutronc – Il est cinq heures/Comment elles dorment (non précisé)

Deuxième album du chanteur après Et moi, et moi, et moi, premier album couronné de succès en 1966, il collabore encore une fois avec le parolier Jacques Lanzmann, mais aussi avec Anne Segalen. Deux gros tubes sortent de cet album : Il est cinq heures, Paris s’éveille où le flûtiste classique Roger Bourdin assure les soli, et Fais pas ci, fais pas ça qui connaîtra la postérité en illustrant une publicité pour Petit Bateau et pour avoir inspiré la série du même nom. Cette même année, Jacques Dutronc a sorti un deuxième album qui connut lui aussi une grande notoriété, L’Opportuniste.

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2 – Aphrodite’s Child – End Of The World (non précisé)

Suite à diverses expériences dans divers groupes de rock en Grèce, Demis Roussos, Vangelis et Lucas Sideras fondent le groupe Aphrodite’s Child en 1967. Voulant s’installer à Londres pour avoir plus de succès à l’international, ils restent bloqués par la douane à Paris à cause des événements de mai 1968. C’est dans ce contexte qu’ils enregistrent leur premier album, End Of The World, dans lequel se retrouve le tubissime Rain And Tears qui reprend le motif du canon de Pachelbel.

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3 – Simon & Garfunkel et Dave Grusin – The Graduate (janvier)

Bande originale du film Le Lauréat (Mike Nichols, 1967), elle est constituée de vieux titres de Simon & Garfunkel (The Sound Of Silence, Scarborough Fair…), mais aussi d’inédits comme Mrs Robinson. Cette bande originale permit également de mettre en lumière le pianiste et compositeur de jazz Dave Grusin, qui par la suite composa de nombreuses musiques de films, principalement pour Sidney Pollack.

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4 – The Zombies – Odessey and Oracle (avril)

Lorsqu’Odessey and Oracle sort en avril 1968, le groupe anglais, fondé en 1963, n’existe déjà plus. En effet, suite au succès mondial de She’s Not There (1964), la pérennisation du succès ne s’est pas faite. C’est donc dans l’objectif de se séparer que le groupe enregistre leur premier véritable album en 1967. Boudé par le public au début, c’est le succès américain de Time of The Season aux Etats-Unis qui mènera l’album à la postérité, si bien que certains media se sont mis à le qualifier de Pet Sounds anglais a posteriori. Suite à cela, le groupe se reforma brièvement en 1991, puis de manière plus durable en 2004.

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5 – Serge Gainsbourg – Initials B.B. (juin)

Ce huitième album de l’homme à la tête de chou est le récit de sa relation passionnée, mais éphémère, avec Brigitte Bardot. Elle chante d’ailleurs sur une partie des titres qui sont devenus des tubes – Bonnie and Clyde et Comic Strip. La chanson-titre, résumant cette histoire, a été inspirée par le premier mouvement de la Symphonie du Nouveau Monde d’Anton Dvorak pour le refrain et par Le Corbeau d’Edgar Allan Poe pour les couplets.

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6 – The Doors – Waiting For The Sun (juillet)

Fort des succès de ses deux premiers albums, The Doors (1966) et Strange Days (1967), mais devant faire face à un Morrison de plus en plus instable en concert et sous emprise de l’alcool et de la drogue, le groupe débute les sessions d’enregistrement au printemps sous tension. En effet, Morrison renâcle à la tâche, ou arrive bourré avec des inconnus dans le studio. L’album devait s’appeler dans un premier temps The Celebration of the Lizard, du nom d’une chanson-fleuve qui devait occuper une piste entière de l’album, dont il ne subsiste que la partie centrale dans Not To Touch The Earth. Pour la première fois, le guitariste Robby Krieger écrit des textes pour l’album, devant la panne d’inspiration de Jim Morrison. Par contre, l’album ne contient pas la chanson Waiting For The Sun, ajoutée sur l’album Morrison Hotel (1970), mais les titres Hello, I Love You et Spanish Caravan.

*

7 – Jacques Brel – J’arrive (septembre)

Ce dixième album du poète belge vient au moment où il fait  ses adieux à la scène pour se consacrer à sa carrière cinématographique. Sans titre au départ, il est identifié par le premier titre de l’album. On retrouve sur cet album cet immense tube qu’est Vesoul, enregistré avec l’accordéoniste virtuose Marcel Azzola. Cette chanson a été inspiré par un séjour dans cette ville en 1960, où, après avoir passé la soirée avec le patron, il lui a promis d’écrire une chanson dessus. Sauf que, ayant fait ses adieux à la scène en 1967, Jacques Brel ne l’a jamais interprétée en concert.

*

8 – The Beatles – The Beatles (novembre)

Suite à Sgt. Pepper… et à leur retraite en Inde, une énorme session de travail du groupe est enregistrée sur la propriété de George Harrison, à Esher. Cette session de travail pose les bases de ce neuvième album éponyme, passé à la postérité sous le nom d’album blanc. Il est le premier album où l’on voit la personnalité de chaque membre du groupe : le talent mélodique de Paul McCartney (Martha My Dear, Honey Pie, Mother Nature’s Son, Helter Skelter), l’introspection et la sensibilité de John Lennon (Dear Prudence, I’m So Tired, Revolution 1, Julia), George Harrison qui s’impose comme auteur/compositeur à part entière (While My Guitar Gently Weeps, Piggies, Savoy Truffle) et même Ringo enregistre une composition, Don’t Pass Me By. C’est l’époque également des premières vraies engueulades dans le groupe (Ringo veut quitter le groupe, les trois autres ne supportent pas Yoko Ono dans les studios, beaucoup de chansons sont enregistrées chacun dans son coin…). Bref, le résultat est, comme le groupe à cette époque, très distendu, mais encore très beau. En gros, heureusement que les mecs avaient du talent.

*

9 – The Rolling Stones – Beggars Banquet (décembre)

Alors que le groupe s’est séparé de leur producteur historique Andrew Loog Oldham, il décide dès lors d’adopter un son beaucoup plus rock et plus blues que les atermoiements psychédéliques tels qu’on a pu les croiser dans un album tel que Their Satanic Majesties’ Request (1967). Dans ce sens, Mick Jagger et ses copains développent un son à contre-courant de ce qui s’effectuait à la même époque et gagne une réputation de provocateurs qui les poursuivra dans les années 1970. En effet,  des chansons telles que Sympathy For The Devil ou Street Fighting Man n’adoptent pas la philosophie naturaliste et pacifiste qui était dans l’air du temps.

*

10 – Stevie Wonder – For Once In My Life (décembre)

Enfant star repéré dès l’âge de 11 ans, il enregistre ce dixième album personnel à seulement 18 ans, alors qu’il est encore sous la coupe de la Motown. Et comme tout le monde sait, la Motown, surtout à la fin des années 1960, c’est un peu l’usine. C’est ainsi qu’entre deux chansons de son cru (Sho-Be-Doo-Be-Doo-Da-Day, Do I Love Her), il y reprend Sunny de Bobby Herbs et donc For Once In My Life, chanson composée en 1965 par Ron Miller et Orlando Murden, chantée auparavant par les Four Tops et Tony Bennett, mais dont il a augmenté le tempo et en a fait un tube pop-soul irrésistible.

***

A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.

1967, année de tous les possibles : discographie sélective

10 vendredi Mar 2017

Posted by storiadimedioevo in On s'fait une galette ?

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Album, Bob Dylan, Claude Nougaro, Discothèque, Leonard Cohen, The Beatles, The Bee Gees, The Byrds, The Doors, The Jimi Hendrix Experience, The Rolling Stones, The Velvet Underground & Nico

Au début de l’année 2017, le Mari a déclaré : Allez, on va faire une exégèse de tous les albums de notre discothèque sortis en 1967. Et Dieu sait qu’il y en a pléthore dans icelle discothèque, si bien que je pense que nous n’aurons pas le temps de tout écouter. Pour vous dire, il doit y avoir la même proportion de disques de 1967 dans notre discothèque conjugale que de personnes nées en 1984 dans mon entourage proche. Malgré tout, je vais essayer de vous faire un petite sélection de disques que j’ai écoutés ou que j’ai envie d’écouter avec le millésime de 1967.

Ce qui est encore désolant, c’est qu’il n’y aura encore une fois pas beaucoup de place pour la musique française. Pas que je puisse trouver des albums français de qualité enregistrés cette année-là, mais force est de constater qu’il faut trier le bon grain de l’ivraie. Et comme mon univers des années 1960 est très marqué par la pop anglaise et le rock américain, avec quelques infidélités au jazz et à l’afro-samba, je risque de ne pas être aussi aventureuse que je ne le souhaiterais dans cette sélection de dix albums.

1 – The Doors, The Doors (janvier)

Le premier album du groupe mené par Jim Morrison, enregistré durant le mois de septembre 1966, frappe fort. Les claviers psychédéliques de Ray Manzarek, les thématiques abordées (le voyage, les errances psychologiques…) ont très vite élevé l’album au rang de culte. Même si les sonorités sont très ancrées dans leur époque, ce disque a tellement imprégné ma vie que je n’arrive même pas à croire que le temps a passé depuis que cet album existe. Il existe ainsi des œuvres au parfum d’éternité qui se sont pourtant inscrits dans une certaine temporalité. Les mystères de la création.

2 – The Byrds, Younger Than Yesterday (février)

Premier album après le départ du co-compositeur du groupe Gene Clark, si les reprises de Bob Dylan y font toujours légion (My Back Pages), David Crosby prend de plus en plus de place dans l’écriture des chansons originales aux côtés du compositeur principal Roger McGuinn. Moins psychédélique que l’album précédent Fifth Dimension (1965), plus empreint du country-rock inscrit dans l’ADN du groupe, il ne parvient pourtant pas à faire remonter la côte du groupe auprès du public.

3 – The Velvet Underground & Nico, The Velvet Underground & Nico (mars)

Album que j’ai beaucoup écouté l’an dernier suite à son achat par le Mari lors de l’exposition New York Extravaganza à la Philharmonie. Je l’avais découvert à l’époque où mon oncle numérisait ses vinyles et où j’ai récupéré les fichiers numériques. Le groupe fondé autour de Lou Reed et de JJ Cale a eu une gestation assez lente, mais à la faveur d’un « mécénat » d’Andy Warhol, ce premier album a vu le jour. Et quel album détonnant par rapport à l’esprit de l’époque, mais quelle belle préfiguration du punk new-yorkais qui s’est développé par la suite. Bref, un classique qui peut parfois mettre mal à l’aise les oreilles non-averties.

4 – The Jimi Hendrix Experience, Are You Experienced? (mai)

Autre album qui a marqué mon adolescence et celle du Mari, si bien qu’il se retrouve en deux exemplaires dans notre discothèque. Et encore un premier album qui frappe très juste, entre blues psychédélique et vraie guitare virtuose. Pour autant, les oreilles non-averties auraient tendance à y voir du pur guitar heroism bourrin et ce ne serait pas rendre justice à toute l’âme blues contenue tant dans le jeu de Hendrix que dans l’orchestration choisie.

5 – The Beatles, Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (juin)

J’ai personnellement un énorme problème avec cet album : alors que la doxa Beatles admet que c’est le plus grand album, le plus fou et le plus avant-gardiste du groupe, je trouve d’une part qu’il n’est pas au niveau d’Abbey Road et de Revolver (bien plus abouti techniquement, bien qu’étant enregistré avant), et d’autre part qu’il est justement trop ou pas assez fou pour que j’en comprenne l’essence ou la structure. Il y a juste cette anomalie qu’est A Day In The Life, ma deuxième chanson préférée des Beatles, que j’aurais davantage vu conclure Revolver en termes de cohérence.

6 – The Bee Gees, Bee Gees 1’st (juillet)

Suite à la claque que j’ai prise un jour en écoutant Holiday à la radio, je me suis dit que je ne connaissais pas assez cette partie de carrière des frères qui méritent davantage que la caricature de disco dans laquelle la postérité les a enfermés. Je me dis qu’un jour, j’achèterai ce troisième album du groupe pour en comprendre l’essence dans leur jeunesse.

7 – Claude Nougaro, Petit taureau (novembre)

Un album qui contient Toulouse, s’il est cohérent, ne peut que contenir de vrais moments de grâce. Encore un album que je me tâcherai de découvrir prochainement pour me pardonner de n’avoir compris la portée de Nougaro que post-mortem.

1 – The Rolling Stones, Their Satanic Majesties Request (décembre)

Album adoré du Mari qui me l’a fait découvrir dans le cadre de l’exégèse des albums mono des Stones, c’est pourtant un album mal aimé du public, du fait d’une structure encore une fois psychédique et d’une supposée similitude avec Sgt. Pepper, dans le cadre d’une rivalité médiatique avec les Beatles. De rivalité et de similitude, il n’en est en fait pas grand chose : en effet, Johnny et Macca ont assuré les chœurs sur certains titres et ils apparaissent de dos sur la pochette. D’autre part, les deux albums ont été enregistré dans le même temps et si Their Satanic Majesties Request  est sorti postérieurement, c’est à cause de la peine de prison qu’encouraient Mick Jagger et Keith Richards pour détention de stupéfiants.

9 – Bob Dylan, John Wesley Harding (décembre)

Si cet album est surtout connu pour être celui qui contient la version originale de All Along The Watchtower, il est surtout un album de transition philosophique pour Robert Zimmermann, suite à son accident de moto survenu en 1966. Si à la maison, nous avons essentiellement ses albums, voire certains exemplaires en double, jusqu’à cet accident, nous avons quelque peu décroché à partir de Blonde On Blonde. Nous procurer John Wesley Harding serait une bonne résolution pour avoir une vision un peu plus complète de sa carrière.

10 – Leonard Cohen, Songs of Leonard Cohen (décembre)

Encore un artiste que je connais de nom, dont je visualise la signature musicale, mais dont je n’ai pas exploité la carrière plus qu’il ne le faudrait. Si je devais un jour me concentrer dessus, je commencerais par ce premier album, qu’il a écrit alors qu’il avait déjà bien entamé sa carrière de poète. J’ai un bon a priori sur cette album, qui contient quand même les perles Suzanne et So long, Marianne, et j’ai clairement envie d’en savoir davantage.

A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.

 

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