Eddy Mitchell, Couleur menthe à l’eau (Happy Birthday, 1980)
De son vrai nom Claude Moine, le natif de Belleville a commencé durant les années yé-yé avec le groupe les Chaussettes Noires. Après un virage country à la fin des années 1970, il signe son passage dans les années 1980 avec un titre comme Couleur menthe à l’eau et avec une identité de crooner qui depuis ne le quitte plus. Il mit fin à sa carrière de chanteur avec un Olympia le 5 septembre 2011.
Tiré de son premier album, cette chanson en hommage à sa grand-mère a été reprise par notamment Justin Nozuka, Al Jarreau et Gil Scott-Heron. Elle a surtout connu une seconde jeunesse en étant samplée par le groupe Blackstreet en 1997 sur le titre No diggity.
Il y a quelques années, j’ai fait le casting d’un télécrocheten attendant 4h sous la neige et pour me retrouver au final 30 secondes devant deux mecs qui ne m’ont même pas calculée. Et encore, j’ai eu de la chance : je n’ai pas terminé dans les divers bêtisiers qui égayent les comptes Youtube. Quoi que, si je m’étais présentée pompette comme dans ce cas-là, j’aurais très bien pu :
Finalement, j’ai bien fait de m’y présenter sobre.
Parce que dans The Voice,Nouvelle Star et aux Star Academy, il y a peut-être eu Nolwenn Leroy, Jenifer, Julien Doré, mais aussi tous les déchets de castings comme moi. Certains s’en sortent la tête haute en n’ayant aucune preuve visible de leur méfait. D’autres, de part leurs capacités vocales ou leurs attitudes artistiques que nous qualifierons d’animalières, sont ainsi immortalisés pour devenir la risée de tout un pays, voire du monde entier grâce aux petits malins qui encodent les émissions de télévision sur les sites de streaming. Petite compilation, donc, de ces prestationslegen… wait for it… DARY ! Mais comme dirait Arthur, on rigole, mais on ne se moque pas.
Le veau
Caractéristique : Il se distingue par un timbre de voix subtilement chargé, empesé, qui lui donne l’impression d’avoir une chape de plomb dans les cordes vocales. Ce brave jeune homme aurait pu améliorer son cas et se sauver de la catastrophe en travaillant la justesse des notes. Or le fait qu’en plus, il ne parvienne pas à aligner deux notes correctes, donne à sa prestation l’aspect du meuglement qui lui vaut cette appellation peu flatteuse. Rajoutez à cela une apparence de nerdqui se serait accouplé avec Emmanuel Chain et vous obtenez des membres du jury médusés et/ou morts de rire.
La chèvre
Caractéristique : Je veux parler de la demoiselle à qui on demande : « Qui vous a dit que vous chantiez bien ? – Mes amis. – Changez d’amis. » C’est donc ma voix quand je suis bourrée, cf. un petit peu plus haut. Alors oui, la voix tremblotante peut être très classe, Julien Clerc et Edith Piaf en sont la preuve. Mais là encore, il faut travailler la justesse et le placement des notes, voire davantage la puissance émise. Peu de personnes, en vérité, ont une technique vocale assez conséquente pour gérer une voix chantée qui ressemble à celle d’une dame du quatrième âge pendant la messe. Par conséquent, si vous ne prenez pas des cours de souffle, c’est perdu pour vous.
Le ver de terre
Caractéristique : Pour faire oublier une technique vocale à chier ou même l’absence du moindre filet de voix – la voix qui minaude –, certaines personnes en viennent à se déhancher de manière lascive pour se donner une contenance. Au mieux, c’est une fille plutôt sexy et elle réussit à passer en soumettant les jurés masculins au garde-à-vous, au pire – comme ici, c’est un jeune homme doté du charisme d’un navet qui y croit comme s’il était dans sa chambre à l’âge de 14 ans. Miskine.
Le goret
Caractéristique : Certains métalleux, conscients que les télécrochets représentaient surtout une vitrine de plus pour l’entertainment mondialisé, se présentent de façon suicidaire dans un casting pour prouver que non, il n’y avait pas que la musique qu’on écoutait à la radio qui avait droit de cité. Ici, c’est présenté de façon quelque peu extrémiste, avec paroles beauf à l’envi, mais je trouve que la démarche est noble, sans pour autant prouver que le grindcore puisse être audible d’un large public.
Le papillon de lumière (sous les projecteurs)
Caractéristique : Il y a la musique qui passe sur NRJ, Fun Radio et consorts, qu’on qualifierait peut-être pas du meilleur goût, mais qui se veut branchée. Et il y a la musique qui passe sur Chérie FM et Nostalgie, qu’on qualifierait davantage de datée ou de ringarde. Cindy Sander, pour ne citer qu’elle, a tout le potentiel de la chanteuse qui passe sur le deuxième avatar de radio et qui souhaiterait accéder au premier. En gros, la dame ou le monsieur qui se looke cagole et qui chante comme dans les disques de son enfance, qui est persuadé que son destin, c’est d’être une star, de n’importe quelle façon, et surtout de se retrouver devant les caméras. Vui voilà, Hélène Ségara qui n’a pas réussi.
Comme on peut le voir dans ces illustrations, réussir dans le milieu de la chanson est une jungle, et tous les candidats de télécrochets n’ont pas des allures de prédateur. Les plus faibles finissent d’ailleurs par se faire bouffer.
Bob Dylan, Knockin’ on Heaven’s Door (Pat Garrett and Billy the Kid, 1973)
Bande originale d’un film où le chanteur joue le rôle d’un personnage dénommé Alias, cette chanson a été l’une des plus reprise du chanteur, que ce soit par Eric Clapton, the Guns’n’Roses ou Avril Lavigne. D’une forte portée spirituelle, elle illustre très bien les questionnements de Bob Dylan à certains moments de sa vie.
Après le très remarqué Music for a While qui les révéla en 2009, ces jeunes Parisiens, qui se définissent eux-mêmes comme faisant de la pop de chambre, reviennent avec un album plus rock que le précédent, mais où les harmonies sont toujours étudiées et les mélodies soignées. Personnellement, j’aurai le bonheur de les voir en concert prochainement, après les avoir loupés à Solidays en 2010.
Nous sommes à une dizaine de jours du scrutin pour l’élection présidentielle française qui verra Nicolas Sarkozy se succéder à lui-même… ou pas. Ne voulant pas évoquer une campagne que l’on dit moribonde – comme toutes les campagnes présidentielles, en vérité, il n’y a vraiment que les journalistes pour s’exciter comme des puces à chaque petite phrase éructée par tel ou tel postulant au poste de chef de 65 millions de personnes –, j’ai préféré, comme à mon habitude, me pencher sur l’humeur musicale qui flottait durant cette période.
Chaque campagne est ainsi rythmée par des slogans, mais surtout par des chansons emblématiques comme Changer la vie (paroles d’Herbert Pagani) pour le Parti Socialiste, intronisée lors du congrès de Nantes en 1977. C’est ainsi qu’on reconnait le degré de souverainisme d’un parti : en général, tout parti s’appuyant sur la légitimité de la France conclura tout meeting par la Marseillaise (même le PS, regardez !), tandis que tout parti d’influence d’extrême-gauche préférera le terminer par l’Internationale. So conventionnel.
Il arrive aussi qu’un parti veuille rajeunir son image. Prenons le cas pratique de l’Union pour un Mouvement Populaire, qui a décidé de rénover son aura de parti de droite républicaine à travers deux moyens :
1 – En pompant le tube du moment
Comme en 2009, MGMT, c’était genre trop hype, les pontes de l’UMP ont décidé que Kids serait leur hymne de meeting. Et bien sûr, sans payer de droits d’auteur – remember, c’est à eux qu’on doit HADOPI, tout de même. Résultat, le groupe, ayant appris cette exploitation frauduleuse, est monté sur ses grands chevaux, et l’UMP a été condamné à payer 30 000 € de dommages et intérêts. Maintenant, vous savez pourquoi une loi vous menace de vous traquer avec votre adresse IP quand vous utilisez Emule ou BitTorrent.
2 – En utilisant son service jeunesse
Tous ceux qui veulent changer le mooonde… continuera à pourrir longtemps la réputation de Benjamin Lancar, à l’époque président du mouvement des Jeunes Populaires et à l’initiative de ce lipdub reprenant un tube de la Star Académie québécoise. D’ailleurs, nous pouvons remarquer que les « parents » au gouvernement qui ont participé à cette vaste fumisterie se font, depuis, beaucoup plus discrets. En gros, avec ça et l’I-Riposte, l’électorat geek a compris que l’UMP, dans l’appropriation des social media et du processus viral que pouvait offrir le Net, avait au moins vingt ans de retard.
Et puis il y a des personnes plus ou moins allumées qui égayent un peu les campagnes présidentielles. 2002 a été une année où l’élection s’est conclue de manière un peu bizarre. C’est dommage, car cette fin quasi-tragique a quelque peu éclipsé la belle initiative du DJ Malto qui avait remixé les discours de Jacques Chirac et Lionel Jospin pour créer Belle campagne. Soit un cha-cha et une rumba endiablés pour rassembler tout le monde sur ce qu’on croyait être l’entre-deux-tours. Et cette année, nous avons Victoire Passage, une blonde aguicheuse de 24 ans, qui clame son amour pour le troisième homme des sondages :
Il est bien dommage que nos dix candidats ne m’aient pas demandé d’intégrer leur équipe de campagne.Je leur aurais concocté une trame sonore aux petits oignons :
Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : Lââm, Petite sœur
Pour ces premières élections présidentielles sans Arlette Laguiller, qui a quand même assuré de 1974 à 2007 sans jamais rien lâcher et malgré un score qui n’excède jamais le 5 %, Lutte Ouvrière se sentait un peu démuni sur le plan charismatique. Alors ils ont pensé qu’en prenant le sosie parfait de l’ancienne employée du Crédit Lyonnais, les électeurs n’y verraient que du feu. Erreur : Nathalie a beau avoir le physique et la hargne d’Arlette la Rouge, elle a l’aura d’un pâté de foie. Evidemment, Arlette a beau la soutenir à 200 %, Nathalie, elle douille quand même un petit peu.
François BAYROU (Mouvement Démocrate) : France Gall, Résiste
Difficile en France d’exister en tant que centriste sans se faire alpaguer par la droite ou la gauche au passage. Après avoir longtemps marché main dans la main avec la droite républicaine – au point d’avoir été Ministre de l’éducation sous Chirac –, François a décidé en 2007 qu’il fuckait le clivage gauche-droite et que l’UDF était trop marqué politiquement pour pouvoir encore exister. Cela partait d’une bonne intention : il est devenu le troisième homme de la présidentielle, celui qui pouvait arbitrer la victoire finale entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Presque un jour de gloire. Malheureusement, il est allé jusqu’au bout de sa démarche, et ça n’a pas plus à la majorité de ses collaborateurs. Maintenant, il se retrouve quasi-isolé, mais son espoir ne s’éteint pas. C’est beau.
Jacques CHEMINADE (Solidarité et progrès) : Mark Snow, The X-Files theme
Vaguement politique, vaguement surveillé de très près par la MIVILUDES pour cause d’utilisation abusive d’étudiants pour embrigader des esprits faibles dans son mouvement, vaguement attaché aux idées de l’homme politique américain Lyndon LaRouche, Jacques fait sa campagne sur le fait qu’il avait déjà prédit la crise économique lors de sa précédente postulation à l’élection présidentielle en 1995. Comme tout homme déterminé, il est persuadé de détenir la vérité. Il est aussi un peu partisan de la théorie du complot aussi. Oui, c’est ça : il fait flipper.
Nicolas DUPONT AIGNAN (Debout la République) : Marc Lavoine, C’est ça la France
Il fallait bien un candidat souverainiste autre que Marine Le Pen pour trancher un petit peu dans le débat. En gros, Nicolas est contre l’Europe et contre l’Euro, pour une France souveraine et pour 8h de français par semaine à l’école. En gros, si on retournait dans les années 1950, ça l’arrangerait bien. Philippe de Villiers est de retour, mais sans particule et, je l’espère, sans parc d’attractions passéiste ni secret de famille un peu glauque.
François HOLLANDE (Parti Socialiste) : Jean-Jacques Goldman, Au bout de mes rêves
Il l’aura rongé, son frein. Il l’aura attendu, cette candidature. Face à des personnes bien plus charismatiques, et même face à son ancienne compagne, François aura dû se métamorphoser physiquement pour se donner une prestance de présidentiable. Désormais, ressemblant à ce qu’il a toujours voulu être, il peut se permettre de se montrer enfin ambitieux. C’est noble, mais après tant d’années à ne pas avoir de charisme, il devra batailler très dur pour arriver à avoir une image d’homme solide.
Eva JOLY (Europe Ecologie-Les Verts) : Johnny Halliday, Ma gueule
Outre la « judicieuse » remarque de Nadine Morano – l’hôpital qui se fout de la charité, nous dirons –, Eva se fait tancer notamment à cause de son accent. Ce n’est pas de sa faute si elle n’est pas née dans le pays de Molière et de ne pas avoir assez bossé pour se faire un accent parisien. Rien que pour cela, je lui trouve tout de même un certain courage, dans la mesure où, en France, on attend quand même des hommes politiques une certaine image très policée, très parisienne. N’importe quel député qui s’exprime avec un minimum de patois est la risée de l’Assemblée – résiste, Jean Lassalle ! Alors imaginez une candidate à l’élection présidentielle en France qui soit d’origine norvégienne…
Marine LE PEN (Front National) : Daniel Guichard, Mon vieux
Avec la ressemblance physique et l’héritage moral, bien que Marine se défende d’être aussi hardcore que son paternel, Jean-Marie Le Pen peut ainsi se féliciter d’avoir assez bien réussi sa vie au point d’avoir une bonne partie de sa famille qui milite activement dans son parti. Marine, bien qu’elle ait voulu gommer l’aspect FAF du FN au point d’attirer à elles des franges de la population que son père fustigeait ouvertement, a très vite repris un naturel hargneux qu’on connaissait à son prédécesseur. En arabe, ça s’appelle Mektoub.
Jean-Luc MÉLENCHON (Front de Gauche) : Renaud, Hexagone
Après avoir milité pendant des années au PS, le troisième homme désigné par les sondages a décidé au congrès de Reims (2008) qu’il en avait sa claque et est parti s’allier avec le Parti Communiste Français. De là est né le Front de Gauche, et notre Jean-Luc s’est mis à haranguer tout le monde : le système, les journalistes… La France respire : elle a retrouvé Georges Marchais. En vérité, à le voir s’empoigner avec Marine Le Pen, cela me rappelait mes conversations avec mon orthophoniste entre les deux tours de l’élection présidentielle en 2002 où, sous les cris des lycéens, je me demandais si ce n’était pas possible qu’il existât un fascisme de gauche…
Philippe POUTOU (Nouveau Parti Anticapitaliste) : Magali, Les Bisounours
Désolée, avec son nom, c’est quasiment obligé. Philippe, l’ouvrier de chez Ford à Bordeaux, n’est pas aussi mordant qu’Olivier le postier de Neuilly. Il est presque gêné de faire campagne, arguant qu’il sait qu’il ne va pas être élu, mais qu’il veut faire entendre la voix des ouvriers et de ceux qui se font bouffer par le système. Mais en fait, c’est un vrai tendre. Même les filles le trouvent sexy avec sa barbe de trois jours. Les mecs du NPA, la prochaine fois, refoutez-nous donc un petit roquet, vous serez plus crédibles !
Nicolas SARKOZY (Union pour un Mouvement Populaire) : Claude François, Le mal-aimé
Jamais aucun président français n’aura été aussi impopulaire que Nicolas. Et dire qu’on risque de le réélire facilement, « faute de mieux en face ». Je crois que sur ce point, la parodie des Guignols qui le présente comme ayant tellement changé qu’il se charge contre lui-même est tout à fait dans l’état d’esprit du candidat-président. Au début de sa campagne, il se conduisait comme un ex-taulard qui voulait effectuer son rachat auprès de la société. Une fois qu’il a remonté dans les sondages, on retrouve le Nicolas d’avant. C’est que, même impopulaire, il a de la ressource…
J’ai beau parodier nos chers candidats au poste suprême, il reste tout de même que le vote est important, même si le vote blanc ne compte pas. Il m’a ainsi été facile de parodier chaque candidat en chanson, tant le fait politique a encore été extrêmement absent de cette campagne présidentielle. J’estime aussi avoir la chance d’être en France et de pouvoir faire ce genre de papier. Et ça, c’est grâce à une chose en particulier : le droit de vote et le droit de choisir les personnes qui nous gouvernent, aussi peu compétentes qu’elles puissent paraître. Par conséquent, quel que soit le résultat le soir du 6 mai, j’espère que la personne qui nous gouvernera aura acquis la victoire en chantant.
Puisque j’essaie d’être trop hype et que tournent en boucle les plus grands succès récents dans mon lecteur MP3, vous pensez que je suis du genre à faire la choré de Michel Telo à chaque soirée. Sûrement, j’adore ce petit son frais qui ne deviendra pas un tube de l’été (il aurait fallu qu’il sorte en France aux environs du mois de mai pour ça. Cet été, on s’en sera lassé…). Et puis le fait que ce soit en portugais, vous commencez à connaître mon crush entier pour la musique brésilienne…
Mais je ne suis pas comme toutes ce petites hystériques qui hurlent Ai se eu te pego, ai ai se eu te pego ! à chaque fois que le morceau passe sur radio Latina. De toutes façons, je n’écoute pas Latina – trop de bachata et le reggaeton, ça va deux secondes. Non, comme vous l’avez vu, je me suis largement réjouie de la Victoire de la musique de Laurent Voulzy pour Jeanne, une chanson démodée mais comme j’aime.
Vous l’aurez compris, en ce moment, je suis très old school. La vieillesse, que voulez-vous. Mais je n’écoute même pas de la musique des années 1980 ou 1990. Déjà, parce que la musique des années 1980, comme le reggaeton, ça va deux secondes, et la musique des années 1990 me file un coup de vieux. Non, j’écoute de la musique qu’écoutaient mes parents. Et sans honte aucune, ou si peu. En particulier, j’écoute 5 artistes qui feraient s’écarquiller les yeux des adolescents des années 2010.
Joan Baez
Avec Alanis Morrissette, c’est mon premier véritable choc en tant que musicienne. Elle m’a appris que la musique était très importante, mais surtout ce que l’on voulait passer comme message l’était encore plus. J’ai été déjà époustouflée par sa voix, qu’elle accompagnait très bien à la guitare. Mais j’ai surtout été convaincue par ses paroles, parlant d’amour et de liberté, mais aussi de conscience politique que, par contre, je ne partageais pas souvent avec elle. Malheureusement, aujourd’hui, elle est connotée, comme beaucoup d’artistes de cette époque, grosse babos. C’est une partie de la vérité, mais je continue à crier que Joan Baez vaut beaucoup plus que ça.
Maxime le Forestier
Autre artiste estampillé gros cool fumeur de oinj des années 1970, Maxime le Forestier est aussi productif en vérité que Laurent Voulzy depuis les années 1980, mais à chaque fois qu’il sort un album, je me régale. Même si, là aussi, je n’adopte pas toutes les causes qu’il a adoptées, je reste toujours aussi admirative de la qualité d’écriture de sa sœur Catherine, qui lui écrit beaucoup de chansons à ses débuts, et même de ses propres vers dans ses derniers albums. Et je trouve qu’il est très bien revenu de sa traversée du désert du début des années 1980. Je trouve même qu’il reste l’un des meilleurs songwriters français avec Francis Cabrel. Quand je vous disais que j’avais vraiment des goûts ringards…
Stan Getz
De lui, je ne connais que la période Jazz Bossa avec Joao Gilberto au début des années 1960. J’aimerais parfois m’ouvrir à ce qu’il a fait de retour aux States, mais j’ai peur de rompre le charme qu’il a créé avec tous les créateurs de la bossa nova. Cinquante ans après, cela ressemble beaucoup à de la musique d’ascenseur, voire à de l’easy listening que l’on faisait dans les moments les plus sombres des années 1990, mais Stan Getz vs Joao Gilberto est un petit peu comme ma madeleine de Proust. J’ai beau écouter, réécouter, ça a toujours un charme inouï.
Laurent Voulzy
Dans mon panthéon des ringards, attention, on ne touche pas à Laurent Voulzy ! Certes, il a dû sortir seulement 6 ou 7 albums originaux en 40 ans de carrière, mais j’ai le cœur grenadine quand j’entends ses chansons. Certaines filles sont folles de boys bands ou de minets superficiels. Ben moi, quand je suis love de partout, la première chose qui me vient en tête, c’est les musiques de Laurent. Laurent, c’est un peu le ménestrel parfait, pas trop masculin, qui déclame des mots tendres d’une voix si douce qu’on se croirait sur un nuage. XoXo quoi.
Herbert Léonard
Là, j’avoue, j’ai extrêmement honte. Ma passion secrète pour Herbert Léonard remonte à une période de réflexion où j’avais besoin de me défouler. La seule chose que j’ai trouvée est Quand tu m’aimes… Certaines personnes m’ont même invitée à lâcher totalement prise avec la vie quand elles m’ont surprise à chanter ça tout fort en dehors de ma douche. Herbert Léonard, c’est le genre de type dont tu connais les paroles des chansons par cœur, mais il existe un interdit moral sur le fait de l’avouer dans une discussion mondaine. Et je vous promets : j’ai appris aujourd’hui qu’il sortait un best of. It made my day (c’est aussi le pourquoi du comment de cet article…).
J’ai donc fait mon coming out des musiques ringardes. Et dans certaines soirées mondaines, je pense que ce coming out est nécessaire. D’une part, parce qu’on n’est pas obligé de connaître le dernier Camille (même si Ilo Veyou est un très joli album) et d’autre part, parce que les goûts musicaux les plus sûrs ne sont pas affichés dans Telerama. Pensez-y le jour où vous vous surprendrez à danser la Queue leu leu dans un mariage…
Johannes Sebastian Bach, Passion selon saint Matthieu (BWV 244) – Ouverture
Bach avait l’intention d’écrire la Passion du Christ selon les quatre Évangélistes. Il n’en écrit au final que deux, selon St Jean et selon St Matthieu. La Passion selon St Matthieu reste la plus grandiloquente – une durée totale de 2h45 – et fut jouée pour la première fois à la chapelle St-Thomas de Leipzig le jour du Vendredi Saint en 1729. Elle fut remaniée plusieurs fois avant d’acquérir la forme que l’on lui connaît actuellement en 1736.
Mark Ronson feat. Miike Snow & Boy George, Somebody to love me (Record Collection, 2010)
Après avoir lancé des carrières comme celles de Lily Allen ou de Amy Winehouse, le producteur et DJ anglais Mark Ronson regroupe quelques musiciens autour du concept Business INTL. Son album, Record Collection, fait un carton, notamment grâce à ce duo avec l’ancienne gloire Boy George.