Paul van Eersel écrit des chansons depuis son enfance, mais a décidé de se lancer dans une carrière solo en 2011, à l’aube de la trentaine. Il définit sa musique comme de la folk afro-belge, en référence aux fantômes de ses ancêtres, mais aussi à ses références entre Jacques Brel et le blues d’Afrique de l’Ouest. Son premier album, La Maison, dont la sortie est prévue pour septembre 2015, est en cours d’appel à financement sur Ulule.
Fils de Jacques Higelin et frère des chanteuses Izia et Maya Barsony, Arthur H est diplômé du Berklee College of Music de Boston. Il mène sa carrière depuis 1990 entre jazz, rock, électro et chanson française. Cheval de feu est issu de son neuvième album solo, dans lequel il collabore notamment avec Izia et Jean-Louis Trintignant
Cette chanson est une reprise soul et jazz du tube du groupe The Police, sorti en 1979 sur l’album Reggatta de Blanc. Le projet Roseaux regroupe quatre personnalités de la musique : Emile Omar, programmateur chez Radio Nova, Alex Finkin, DJ et producteur, le violoncelliste Clément Petit et le chanteur Aloe Blacc. Ce projet ponctuel, selon certaines rumeurs, serait appelé à sortir un deuxième album prochainement.
Bobby Darin, If I Were A Carpenter (If I Were A Carpenter, 1966)
Auteur-compositeur-interprète, mais aussi acteur, Walden Robert Cassotto, enfant de l’assistance publique, commença sa carrière en 1956, alors âgé de 20 ans. En tant qu’acteur, il reçut un Golden Globe et un Prix du meilleur acteur au festival de Cannes. Chanteur tout aussi populaire, il reçut un Grammy Award en 1960 pour Mack The Knife. L’un de ses plus grands tubes, Beyond the Sea (1960), est une reprise de La mer de Charles Trenet. Malheureusement atteint de problèmes cardiaques, il mourut à 37 ans, en 1973. If I Were A Carpenter connut de multiples reprises : Tom Hardin (1967), The Four Tops (1968), Johnny Cash et June Carter (1970), Robert Plant (1993), mais aussi en français par Johnny Hallyday sous le titre Si j’étais un charpentier (1970).
Tonton David, Peuples du monde (compilation Rappatitude, 1990)
David Grammont, né en 1967 à la Réunion, commence son activité de toaster (chanteur de raggamuffin et de dancehall) en 1989. Il se fait connaître, d’une part, en participant au Sound System High Fight International, et d’autre part, en chantant en première partie du groupe Massilia Sound System à Saint-Etienne. Peuples du monde, intégré dans l’une des premières compilations de rap grand public, lui a ouvert les portes du succès qui le poursuivra durant toutes les années 1990.
A l’origine, La Colegiala (La collégienne) est une chanson composée par Walter Leon Aguilar, leader du groupe péruvien Los Illustrados, en 1975. Rodolfo Aicardi, chanteur colombien, la réinterprète cinq ans plus tard avec son groupe de l’époque, La Tipica. Cette version fut popularisée en Europe dans les années 1980 en devenant la bande-son de la publicité Nescafé. Elle eut également le mérite de populariser dans le monde entier un genre musical commun au Pérou et à la Colombie, la cumbia.
Dominique A, Rendez-nous la lumière (Vers les lueurs, 2012)
Natif de Provins, Dominique Ané a fini ses études secondaires à Nantes. C’est là qu’il commence sa carrière, d’abord dans des petits groupes d’inspiration punk et new-wave, puis dans la chanson française d’inspiration rock. Son premier album, Un disque sourd (1991), est très vite salué par la critique et lui a permis de poursuivre une très belle carrière. Le titre présenté est issu de son 9e album, qui lui a permis de remporter une Victoire de l’artiste masculin de l’année 2013.
Un jour – c’était dans les années 1990 –, j’ai assisté à un mariage où la mariée portait une robe rouge sang. Sachant qu’elle était brune à la peau très pâle, vous devinez l’effet que ça a fait durant la cérémonie : on aurait cru au mariage d’une femme-vampire. Dans mon village breton, ça a juste fait scandale, même si moi (je devais avoir 13-14 ans à l’époque), je trouvais ça cool.
C’est pour qui ? Pour les cheveux noirs, les romantiques XIXe siècle (première définition des gothiques pour moi), les tourmentés de la vie, ceux qui ne veulent pas se marier en blanc parce ça porte trop d’espoir
Exemples : Ces exemples m’ont été donnés par le Chevalier lui-même. Au début de notre relation, quand je le présentais à des personnes en dehors de notre cercle commun, mes copains me disaient : Putain, qu’est-ce qu’il est dark ! Car si j’ai pris le côté taré un peu optimiste en termes de musique, lui a pris le côté trèèès torturé.
The Smashing Pumpkins – Ava Adore (1998)
Grande inspiration du Chevalier (qui propose certes les Smashing Pumpkins à chaque fois, mais qui tombe juste). Juste regardez le clip et vous comprendrez pourquoi.
Alain Bashung – Aucun Express (1996)
Cette chanson, tirée de Fantaisie Militaire, ressemble beaucoup à une déclaration d’absolu tellement chère aux poésies gothiques de langue française. C’est ma définition personnelle du mouvement gothique, qui est pour moi plus intéressante que la définition commune à l’heure actuelle.
Joy Division – Day of the Lords (1979)
En grand fan de The Cure et de tout ce qui est musique qui met en joie, la vérité est que le Chevalier m’a fait une liste d’une dizaine de chansons et que j’ai dû le freiner. Donc gothiques de tous pays, si vous voulez d’autres références pour votre mariage, demandez-moi en commentaire et je transmettrai.
Le mariage punk
Mes années en histoire et l’éducation de mon oncle quinquagénaire cette année – qui a commencé à inculquer à son fils de 10 ans qui est aussi mon filleul chéri les bases avec Trust – m’ont donné une forte inspiration pour tout ce qui est musique punk. Ca tombe bien, je me suis aussi mariée avec un bonhomme qui a aussi deux-trois références dans sa discothèque.
C’est pour qui ? Pour les marginaux à berger allemands, mais pas que : il faut aussi penser aux étudiants qui ne font pas des études vraiment professionnalisantes (j’entends par là les études en arts, en histoire, en sciences de l’éducation, etc. Ne me jugez pas, j’ai fait 6 ans d’histoire) , à ceux qui se sentent exclus du système tout en y étant très intégré tout de même (oui, même le FN)…
Exemples :
The Clash – Should I Stay or Should I Go (1982)
Le Chevalier me dit : Mauvais groupe punk, excellent groupe new-wave. Je ne suis pas d’accord : c’est un groupe punk moyen, mais un excellent groupe de ska. Mais nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que cette chanson est une des chansons d’amour punk les plus romantiques qui soit.
The Undertones – Teenage Kicks (1979)
Autre chanson romantique et punk à souhait, ce titre de ce sympathique groupe nord-irlandais qui a fait leur seule postérité fait partie des chansons d’amour que le Chevalier me joue soit lui-même à la guitare, soit en vinyle sur sa platine. Donc c’est la caution mignonne de cette liste.
The Stooges – I Wanna Be Your Dog (1969)
Outre la blague du mec qui recherche la partition pour piano de cette chanson, je vois très bien ce titre dans une cérémonie où la mariée, habillée SM, traîne le marié à quatre pattes avec une laisse. Ouais, j’aime bien.
Le mariage altermondialiste
Durant toute ma vie et mes engagements associatifs, j’ai croisé des altermondialistes : en tant que militante au MRJC, en tant que stagiaire aux éditions de l’Atelier, mais aussi dans le cadre de mon orchestre (où on a carrément crée un système de distribution de produits du Perche) et à la faculté. Bref, même si je ne suis pas forcément sensible au sort des pays en voie de développement (parce que j’estime qu’il y a déjà tellement à faire ne serait-ce qu’en France), j’aime bien toutes les réflexions sur les développements alternatifs de l’économie, de l’agriculture et de l’éducation populaire.
C’est pour qui ? Pour les néo-hippies, les consommateurs conscients qui ne manqueront pas de réfléchir à un banquet bio et locavore (notamment les bières locales dont certaines peuvent s’avérer délicieuses), les couples mixtes qui ne veulent pas forcément se marier à la française, les globe-trotteurs qui sont susceptibles d’avoir adopté les us et coutumes des tribus indiennes les plus reculées.
Exemples :
Manu Chao, Clandestino (1998)
Oui, j’avoue, c’est trèèèès cliché, mais pour la mauvaise blague, on peut toujours prétendre qu’elle servirait de bande-son à une cérémonie de mariage blanc (je ne l’assume pas).
Amadou et Mariam, Je pense à toi (1998)
Le blues malien dans ce qui peut être le plus mainstream et accessible, mais aussi le plus beau. A réserver à ceux qui ont fait du volontariat dans des villages africains et qui en ont profité pour rencontrer l’amour de leur vie (et j’en connais).
Le mariage « héroïque »
J’ai une tripotée de copains geeks et, moi-même, je m’ouvre de plus en plus aux youtubeurs qui ont quelque chose à dire (Antoine Daniel, le Fossoyeur de Films, le Joueur du Grenier, l’équipe de Voxmakers, etc.). J’aime bien Le dernier bar avant la fin du monde (Paris 1er) et les séries produites par la BBC et écrites par Steven Moffatt. J’aime bien aussi les univers fantasy d’inspiration médiévale, j’ai donc la blinde d’inspiration pour cette rubrique.
C’est pour qui ? Les geeks, donc, mais pas n’importe lesquels : les rétro-nostalgiques, les joueurs de jeux de rôle, les inspirés par la fantasy, ceux qui sont prêts à se marier en cosplay.
Exemples :
Ramin Djawadi – Thème de Game of Thrones (2010)
Personnellement, j’ai lâché la série au bout de deux épisodes (trop de WTF, pas assez de budget costumes pour les personnages féminins), alors qu’elle avait tout pour me plaire. Mais étant la série de fantasy médiévale la plus populaire en 2015, et vu comment la musique est juste badass, je pense que c’est une bonne source d’inspiration.
Koji Kondo – Thème de The Legend of Zelda (1986)
Autre monument de la culture geek et surtout de l’industrie vidéoludique, The Legend of Zelda est une thématique très prisée pour des mariages de trentenaires qui ont trop joué à la SuperNes durant leur enfance.
Limahl – Never Ending Story (1984)
Alors oui, L’histoire sans fin (1984) peut s’avérer être une référence soit trop ancienne et très oubliable, soit trop barrée pour la thématique. Mais ça reste pour moi un bon souvenir cinématographique d’enfance – peut-être à cause de la scène de fin qui est juste trooooop choupi.
Toto – Thème de Dune (1984)
Le même délire que la référence précédente, sauf que c’est un peu plus badass et que ça fait une bonne transition avec le dernier thème.
Le mariage lynchien
J’avoue de suite : c’est une petite réflexion personnelle autour de la discussion avec ladite blogueuse présentée en introduction du premier article, qui est elle-même fan de David Lynch. Alors je lui a fait une petite sélection rien que pour elle.
Exemples :
Angelo Badalamenti – Thème de Twin Peaks (1990)
Testé et approuvé par le Chevalier et ladite blogueuse. C’est vrai que c’est un thème mythique et, malgré tout, c’est le thème et l’œuvre les plus accessibles du cinéaste.
Angelo Badalamenti – Thème de Mulholland Drive (1999)
Thème moins adapté à une cérémonie de mariage – ou alors, putain, c’est juste pas la joie – car plus éthéré et offrant une dimension plus dramatique que le thème précédemment cité.
Nine Inch Nails – Closer (1994)
Juste une petite friandise pour bien terminer la cérémonie sur une note (rayer la mention inutile) joyeuse/coquine/où mamie va danser la gigue avec son déambulateur et son dentier.
Vous voyez donc qu’il est possible de se marier sans le Canon de Pachelbel (je ne peux juste plus l’entendre) ni la Marche des fiancés de Mendelssohn – musique utilisée par défaut par la mairie dans laquelle je me suis mariée, putain de merde. Avec beaucoup de conviction et d’ouverture d’esprit de la part du célébrant, tout est permis. Alors à vous de jouer.
Il y a à peu près deux ans, j’ai déjà fait un article à propos des marches nuptiales. A l’époque, je ne m’étais penchée que sur les musiques accompagnant les cérémonies catholiques. Depuis, deux choses m’ont amenée à réfléchir sur la musique dans les cérémonies civiles ou autres.
En 2008, lorsque j’étais stagiaire, j’ai contribué à la publication du Guide du mariage civil d’Antoine d’Audiffret aux éditions de l’Atelier, dont j’avais déjà parlé à l’époque.
Je me suis mariée civilement récemment. Et la mairie où je me suis mariée intégrait la personnalisation de la bande-son. Etant donné que le Chevalier avait certains rêves de gosses (car entre nous deux, c’est lui, la petite fille qui rêvait du mariage de princesse), il s’en est donné à cœur joie avec les plus grands titres « romantiques » de la brit-pop.
Hier soir, j’ai discuté avec une vieille connaissance blogueuse que je n’ai jamais rencontrée, mais avec laquelle on discute depuis plusieurs années. Elle-même se marie cette année en faisant comme moi deux cérémonies : une cérémonie civile et une cérémonie laïque. Elle-même a décidé d’illustrer cette deuxième cérémonie avec des musiques assez géniales.
Même dans les cérémonies catholiques françaises, on cède de plus en plus à la tentation anglo-saxonne de virer Bach et Mendelssohn des cérémonies, comme je l’ai déjà montré. Et comme on se marie de moins en moins religieusement, la mairie a tendance à intégrer de plus en plus les aspects pompeux qui faisaient le charme des mariages religieux d’antan. Ma discussion d’hier soir m’a menée aussi sur la piste des cérémonies laïques, où on peut exprimer sans contraintes de cadre religieux ou civil son amour, mais où on a envie quand même de symboliser son amour par des textes et de la musique.
Voici donc ma petite sélection à vous qui voulez pimenter vos cérémonies de mariage cet été, en 10 ambiances proposées. Je vais donc faire cet article en deux parties, étant donné que j’ai beaucoup d’idées et que ça risque de vous prendre beaucoup de temps à lire en une seule fois.
Le mariage brit-pop de la grande époque
Je vous le dis tout de suite : c’est ce que nous avons adopté avec le Chevalier pour le mariage civil. Ca a été d’ailleurs une source de gag chez nos invités, surtout chez la famille et les invités de mon tendre époux, du genre Putain, t’as quand même pas osé ? Pourtant, depuis le début de notre relation, il me disait qu’il voulait que je sorte de la mairie sur There She Goes des La’s (1988) et surtout pas sur sa reprise bien plus connue de Six Pence None the Richer. Et pour pousser le délire un peu plus loin, nous avons osé Wonderwall d’Oasis (1995) à l’entrée. So cliché.
C’est pour qui ? Les vieux ados de la classe moyenne cultivée (comme moi et le Chevalier). Nés dans les années 1980, ils se pâment sur tout ce qui est anglais ET ce qui leur semble qualitatif depuis leur enfance : les Monty Pythons, Dr Who, la famille royale… et évidemment la musique (brit-pop, new-wave, electro en presque tout genre, etc.). Mais plus encore que la culture des années 1960 (dont je vais parler plus tard et qui représente un niveau supérieur de culture pour cet avatar), la culture anglaise des années 1990 a servi de puissant référent identitaire chez ces adolescents.
Exemples : outre ce que j’ai balancé au début de la démonstration, et sous contrôle du Chevalier (bien plus inspiré que moi), voici quelques chansons que vous pouvez vous-même réutiliser si tel est votre sensibilité.
The Verve – Lucky Man(1997)
Discussion entre le Chevalier et moi :
C’est ma chanson préférée de The Verve
C’est la mienne aussi…
J’aurais tellement voulu entrer dessus… D’ailleurs, pourquoi on ne l’a pas mise ?
La vie est une question de priorité.
Blur – Tender (1999)
Un peu moins évident à placer dans un mariage mainstream, mais si vous voulez quelque chose de réellement original et brit-pop, vous tapez à la bonne porte.
Le mariage grunge
Cette proposition d’illustration de mariage vient du Chevalier lui-même, parce que, personnellement, je n’y aurais pas pensé. Je ne renie certes pas mes cheveux gras et les chemises à carreaux que je portais, mais, à titre personnel, le mariage doit supporter un minimum de glamour. Mais j’avoue que mon mari, par les exemples qu’il donne, a bien saisi qu’il fallait apporter une dimension d’épique et de romantisme à la playlist. Je lui dis bravo.
C’est pour qui ? Pour les mêmes personnes que précédemment, mais qui ont décidé de construire leur vie sur le même mode dépressif et torturé que leurs atermoiements adolescents. Ou pour les nostalgiques des chemises à carreaux et des jeans troués.
Exemples
Guns’n’Roses – November Rain (1992)
Le Chevalier infirme ce choix, dans la mesure où ce n’est pas du grunge. Dans la mesure où j’ai traîné en classe de quatrième-troisième avec les mecs les plus métalleux et grungeux de la région (en collège privé, ouais ma gueule) et qu’ils rêvaient tous du même mariage que dans le clip, ceci est la raison de mon choix. Et comme dirait ma sœur lorsqu’elle veut préparer une cérémonie religieuse pour la famille : C’est non-négociable.
The Smashing Pumpkins – Tonight, Tonight (1995)
Ce choix de chanson est extrêmement judicieux : elle est épique et romantique, tout en intégrant les codes musicaux du grunge. C’est la chanson qu’on peut mettre lorsqu’un des conjoints est intransigeant sur l’ambiance musicale et que l’autre freine des quatre fers. Autrement dit : un bon compromis de grunge light.
Nirvana – Heart-Shaped Box (1993)
Ceci est la vraie chanson de puristes qui ne veulent pas faire de concessions. En réalité, elle a pour but premier de faire chier les belles-mères, ce qui fera beaucoup rire les personnes aussi cyniques que des grunge revendiqués au-delà de 15 ans. Une version alternative de ce choix serait About A Girl (1991), mais version unplugged.
Le mariage Swinging London et assimilés
Alias notre propre choix d’ambiance musicale pour la cérémonie religieuse. Parce qu’autant que l’Angleterre des années 1990, celle des années 1960 est une source de fascination et d’inspiration pour notre couple (sans déconner). Ce n’est pas pour rien que depuis presque deux ans, je me tape une exégèse en règle des Fab Four et que l’un de mes bandes originales cultes est celle de Good Morning England. Je dis Swinging London et assimilés, puisque dans notre cas, notre musique d’accompagnement se tournera davantage vers le pendant américain du mouvement (je vous laisse imaginer, merde).
C’est pour qui ? Pour les personnes qui ont reçu la musique de leurs parents adolescents en héritage. Ou les tarés de l’Angleterre 90’s qui veulent creuser en amont. Ou les personnes qui se sont rencontrés à une Surpat’. Ou les nostalgiques des Trente Glorieuses allergiques au yé-yé.
Exemples : Evidemment, vu le contexte de libération amoureuse qu’était l’époque, des exemples, il y en aurait à chier, ce pourquoi il s’est avéré trèèèès difficile de vous faire une sélection.
Procol Harum – A Whiter Shade of Pale (1967)
On est limite à la fin de la période du Swinging London qui sera bientôt remplacé par le Flower Power. Mais avec cette chanson, on reste dans une certaine forme de gnan-gnan inhérente aux cérémonies de mariage toutes formes confondues, et en plus, avec l’inspiration bachienne, on se place là dans la cérémonie traditionnelle. Un choix très consensuel, au final.
The Yardbirds – For Your Love (1965)
Une chanson plus énergique, plus dans l’esprit de la période, mais qui ne s’adapte pas à toutes les cérémonies, du fait de cette énergie qui tranche totalement avec le côté solennel. A éventuellement envisager pour la sortie, pour partie sur une note plus festive.
The Beatles – Here, There and Everywhere (1966)
Avoue, lecteur, que tu attendais la bave aux lèvres que je te cale un morceau des Fab Four depuis le moment où j’ai commencé à parler du Swinging London. Ce morceau composé par Paul McCartney a l’avantage d’être moins gnangnan que certains morceaux de la première période (Elle t’aimeuh ouaiiiis ouaiiiis ouais !) et moins psyché/instrumentalement chargé que certains morceaux de la seconde période.
Le mariage Flower Power et assimilés
Suite logique du type d’ambiance précédemment cité, l’ambiance musicale Flower Power se prête au romantisme suranné de l’institution du mariage. C’est également la bande-son idéale pour les cérémonies laïques placées sous le signe de la nature, de l’harmonie et des philosophies new age. Bref, si je n’étais pas catholique – et encore, beaucoup de cantiques que j’ai choisis ont été écrits dans un contexte hippie, sauf que chez nous, on appelle ça le mouvement charismatique –, encore à l’heure actuelle, j’aurais peut-être quarante-cinq ans de retard, mais cela m’aurait beaucoup inspiré sur le plan philosophique.
C’est pour qui ? Pour les enfants qui ont été élevés dans des communautés hippie et qui en revendiquent l’héritage – c’est-à-dire pas grand-monde en vérité. Pour ceux qui ne s’en sont pas remis quand le revivalWoodstock est passé dans les années 1990. Pour les militants de la cause tibétaine et des Indiens du Chiapas. Et pour ceux qui fleurissent la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise.
Exemples
Tim Hardin – If I Were a Carpenter (1967)
Soit vous êtes super au fait de la variété internationale et vous connaissez davantage la version de Johnny Cash et June Carter (1970). Soit vous êtes calé sur la chanson française et vous connaissez la version de Johnny Halliday en plein délire christique (1970) – c’était son interprétation du Flower Power, prière de ne pas lui en vouloir. Mais cette chanson, si elle ne paraît pas très Flower Power dans l’optique du grand public, reprend pourtant les plus grandes thématiques : musique folk et pacifiste, discours imagé sur l’amour et les relations humaines… Personnellement, ma chanson de référence.
The Fifth Dimension – Aquarius/Let the Sunshine In (1969)
Medley de deux chansons tirées de la comédie musicale Hair (1967), je préfère cette orchestration à l’originale, qui présente moins de dynamisme. J’imagine très bien, après l’échange des vœux, une espèce de ronde avec tous les invités à la cérémonie sur cette chanson. Quand je vous dis que j’aurais tellement pu être une sale babos.
Janis Joplin – Piece of My Heart (1968)
N’oublions pas non plus le côté très rock et parfois très tourmenté de ce que peut être le Flower Power. Si la chanson a été interprété en premier lieu par Erma Franklin – sœur d’Aretha – en 1967, sa reprise par Big Brother and the Holding Company, avec l’amie Janis au chant, l’année suivante, en a fait une chanson de blues comme jamais on n’en fera plus. A réserver aux cérémonies plus « déglinguées » que les cérémonies illustrées par les précédentes chansons.
Le mariage soul
Je sais que je fais plaisir à plusieurs personnes fidèles de mon lectorat – Rose H. et la Siamoise pour ne pas les citer – en proposant ce genre d’ambiance pour un mariage réussi. Comme pour le Swinging London, pour peu que vous trouviez des célébrants assez ouverts, les ressources de la Motown, de la Stax et de Def Jam Records sont juste sans limites.
C’est pour qui ? Je m’adresse encore une fois aux nostalgiques de années 1960, mais côté musique afro-américaine. Je dis bien les années 1960, voire 1970, parce que sinon, je vous aurais collé Say You, Say Me de Lionel Richie, et je veux sincèrement vous épargner un mariage tartignolesque. Restons tout de même dans une limite de ce que je considère être le bon goût.
Exemples
Stevie Wonder – I Was Made To Love Her(1967)
Cette chanson est une contribution spontanée du Chevalier lorsque j’ai commence à parler d’ambiance pour un mariage soul. Outre le fait qu’il ait enregistré ce titre à l’âge de 17 ans, cette chanson pose déjà le style du bonhomme. Alors que d’autres chanteurs de soul peuvent en arriver à faire de la soupe, Stevie Wonder reste classe en toutes circonstances. Même quand il chante Cherie Amour.
Bill Withers – Lean On Me (1973)
Alors oui, quand Bill Withers chante ceci, la chanson prend davantage le sens du témoignage d’amitié ou de la relation entre Dieu et chaque homme. Mais quand tu arrives à méditer sur ces paroles concernant ton couple, c’est que tu as beaucoup avancé sur la construction de ton avenir avec ton conjoint. Dans ce cas, certes, votre avenir ne sera pas radieux, mais vous vous serez déjà entraînés à traverser les épreuves ensemble.
The Supremes – You Can’t Hurry Love (1966)
Si vous vous sentez l’âme d’un troll au point de martyriser vos demoiselles d’honneur à la mode américaine ou toute personne qui espère se caser à votre mariage, voici la chanson idéale. Ce titre fera aussi votre bonheur si vous vous mariez après 40 ans, alors que tout le monde avait perdu espoir de vous marier un jour.
Rendez-vous dans les prochains jours pour de nouvelles suggestions de marches nuptiales encore plus délirantes…