Depuis un certain temps, je fréquente les amis danseurs de rock de la Siamoise. Et pour le retour du Bonnois, j’avais envie de le leur dédier et de participer à ma manière à un petit renouvellement de la playlist de danse. Je leur propose donc de tester ces dix titres sur la piste de danse.
Empire of the Sun, Alive: Parce que ce duo australien se rapproche des sonorités de MGMT. On a donc droit à un morceau très festif.
Grimes, Oblivion: Parce que retour permanent des 1980’s, baby.
Bonaparte, Too much : Parce qu’un petit morceau bizarre dans la playlist, ça ne fait pas de mal. Mais je ne garantis pas le succès sur la piste de danse.
Bloc Party, Ratchet: Parce que Bloc Party avec un pur morceau sautillant.
Foals, My number: Parce que c’est ma chanson de l’hiver dernier et que, si elle a réussi à me réchauffer, elle réussira à vous faire sauter.
Editors, A ton of love: Parce que j’aime bien ce morceau de rock épique à l’ancienne, aux fortes inspirations U2.
Granville, Le slow: Parce que je pense que Granville, avec leur style yéyé très assumé, est un groupe parfait pour faire danser sa partenaire. Et si ça peut consoler les filles qui font tapisserie…
Lilly Wood and the Prick, Middle of the night: Parce que ce groupe français est une valeur sûre et bien sympa de la scène rock actuelle. Même s’ils dansent le disco dans le clip.
Vampire Weekend, Oxford Comma: Parce que c’est le pendant new-yorkais de Granville.
La Femme, La femme: Parce que le groupe est devenu mes chouchous pour l’été 2013.
J’attends donc vos retours sur l’efficacité de ces morceaux sur le floor 🙂
Avant la saison des vacances estivales – qui, au vu du printemps qui vient de se passer et de l’été qui se profile, ne seront pas sous le signe des grandes chaleurs –, j’aimerais dresser un bilan de ma vie musicale entre septembre 2012 et juin 2013. Comme d’habitude, elle fut riche de notes, d’énervements, de rencontres, d’émotions et de joies. Elle fut riche aussi des remarques que j’ai reçues de votre part, lectrices et lecteurs, qu’elles soient positives ou négatives.
Cette saison, j’ai véritablement appris que la musique ne se réduisait pas seulement à mes univers d’autiste péremptoire. Que ce soit par Twitter, mon orchestre, Oüi FM ou ma Siamoise, j’ai appris que je n’étais pas une tarée qui balançait des références inconnues du grand public en me disant que c’était ça, la vraie musique. En effet, cette année, j’ai fini par rencontrer des gens aussi tarés que moi, voire plus. Et ça, de toute ma vie, je pense que c’est la plus belle chose qu’il m’ait été donné de vivre.
Ce qui est formidable, c’est que ces fous furieux ne se sont pas contentés de nous faire des vannes en diffusant du gros son. Non. Ils nous ont fait nous rencontrer, nous, auditeurs, et intéragir entre nous. C’est ainsi que je passe désormais 25 minutes tous les matins à dire Bonjour sur Twitter. C’est ainsi aussi que j’ai découvert des personnalités barrées et que certains auditeurs en viennent à se rencontrer IRL, que ce soit à travers les petits dej’ au studio ou par d’autres biais. Bref, non seulement j’ai découvert en Oüi la radio qui me manquait depuis quelques années, mais surtout, ça m’a permis de décomplexer une partie de mon rapport à la musique. Pour cela, un grand merci aux fendues BettyO, chococatnurse, Delfinka07, Delf_E, Eclipse_Sabrina, Ilse_Live, malicia2003, MahudeL et PatriciaLUC1, ainsi qu’aux couillus Aurelien_8, ARMORsi, aZak87, Bouli__, Badounet, Dark_Peter91, eliott1103, GeneralEclectik, hellgrivois, MrLeNem, MoiMichael, peredhel2003, PROSPERFuN et Tovaritch_Piotr. Merci encore pour tout la #Team.
J’ai 30 ans et un ukulélé
Après le chant, le piano, la guitare, l’accordéon, le violoncelle en pizzicato, le tamborim, l’alfaïa, les cloches, l’abê, le minero, j’en passe et des meilleures, mes amis ont eu la bonne idée de m’offrir pour mon trentième anniversaire un ukulélé. Cette petite guitare hawaïenne à 4 cordes, et son cousin brésilien le cavaquinho, ne m’était pas inconnu. En effet, ma cousine ayant rapporté le sien à son retour de Tahiti le maîtrisait étant petite. Donc je me suis exercée jusqu’à ce que les cordes tombent en perdition. Ca me faisait donc plaisir, pour mes 30 ans, d’avoir une nouvelle corde (hi hi hi) à mon arc. C’est pour cette raison que je me suis faite très vite un set list à dégainer à chaque fois que je balade mon instrument. En voici les 5 principaux morceaux :
Cocoon, Chupee
Je dirais même #LaBase. Si le ukulélé est aujourd’hui aussi hype, c’est à cause de ce putain de morceau. C’est aussi le premier que j’ai su jouer la nuit de mon anniversaire, quand je suis rentrée chez moi et que j’ai accordé la bête. Heureusement, je ne suis pas encore au stade du crétin hipster qui me demande : Hey, tu sais jouer le truc de ukulélé de la pub, là ? Mais j’avoue, je redoute ce moment.
Simon & Garfunkel, The Boxer
Je partage deux passions musicales complètement assumées avec la Siamoise : Laurent Voulzy et Simon & Garfunkel. C’est pour cette raison que, pour inaugurer mon ukulélé en public, elle m’a emmenée au Parc de la Villette, bien blindax en ce dimanche après-midi d’avril, en emmenant sa guitare et son Song Book de Paul Simon. Cette chanson est venue comme une évidence, même si, sur le plan rythmique, elle n’est pas évidente à gérer.
A-Ha, Take on me
Alors là, je vous avoue, je ne sais pas, ça m’est venu un après-midi de désœuvrement où je gratouillais simplement. Et je me suis mise à enchaîner les accords. Bilan : quand l’inspiration vient à l’artiste, il ne faut même pas chercher à comprendre.
Stevie Wonder, Master Blaster
Encore une fois, une inspiration m’est venue, encore une fois de la Siamoise. Sachant que cette chanson est tout à fait gérable à la guitare (à mon niveau, et encore, sans les indications de Mestre Jagloo, je ne m’en serais pas aussi bien sortie), j’ai décidé de tenter le coup au ukulélé. Je trouve le résultat pas trop dégueulasse. Maintenant, faut quand même que j’apprenne à le chanter. Ce serait bien de faire le combo…
Daft Punk, Get Lucky
Merci aussi à Oüi de passer de la musique assez intéressante pour que je puisse m’exercer dès le petit-déjeuner. C’est ainsi qu’à l’exhortation Ecoute Daft Punk !, je préfère enchaîner les 4 accords de la gratte de Nile Rogers au ukulélé. Résultat : pour les 40 ans d’un de mes mestres, il m’a demandé de la jouer toute la soirée. Saoulant.
Les perspectives
– Avoir un pass pour ReS’13 (quelqu’un a 109 € à me prêter ?)
– Signer pour une cinquième année chez Ens’Batucada
– Aller à des concerts de rock, mais pas que
– Aller à des concerts de jazz, mais pas que
– Aller aux concerts de mes potes, mais pas que
– Réaliser le rêve de ma mère et avoir des revenus de mon écriture (c’est pas gagné)
– Réaliser le rêve de ma mère et avoir des revenus de ma musique (là non plus, j’avoue)
– M’enthousiasmer pour la nouveauté quand ce n’est pas du même acabit que Génération Goldman
– Danser le samba, le rock, le tango, et pas seulement au bal des pompiers
– Traîner un peu plus à la FNAC, quitte à faire quelques entailles dans mon budget.
Bref, cette saison musicale était sans conteste source d’évolutions, de rencontres et de maturation de ma pratique musicale (qui passe quand même, entre les répètes d’orchestre, mon travail perso, l’analyse, tout ça, à 10h/semaine). Cela vient aussi d’une évolution plus personnelle, qui me pousse à me remettre en question et m’ouvrir davantage. Et finalement…
Ce vendredi 21 juin, beaucoup d’entre vous iront peut-être au Hellfest ou flâneront çà et là dans votre ville à la recherche d’une prestation musicale réussie. Je vous conseille tout de même, amis parisiens, de vous installer pour la soirée sur le terre-plein devant la sortie de métro Ménilmontant…
Je dis ça, je dis rien.
Mais, à l’instar de l’an dernier, pour cette fête de la musique, je voudrais rendre hommage à ceux qui la massacrent avec des battes de base-ball. A ceux pour lesquels on se demande pourquoi la libre expression musicale existe. Je ne remercierai jamais assez mesdemoiselles Caroline C., Steffi M. et Laura C. (car il faut donner le véritable nom de ces personnes qui m’ont pollué les oreilles cette année) pour m’avoir permis de comprendre que le désespoir musical n’était pas seulement en David Guetta. Non mais vraiment, les filles, fallait pas.
Ce que vous remarquerez, c’est que les artistes sélectionnés ont quand même quelques heures de vol au compteur. Je ne dis pas que les vieux font de la musique de merde, attention ! On voit encore les Stones qui assurent encore avec leurs hanches en plastique, donc pourquoi pas, après tout. Mais, par exemple, quand ma grand-mère s’essaie au clavier Bontempi ou à la combi panthère, ça peut vite devenir n’importe quoi. Et pourtant, ma grand-mère chante juste et pas trop en chevrotant à 86 ans (et je peux dire que je suis fière d’elle pour ça aussi).
Voici donc ces trois artistes grâce auxquels vous apprécierez n’importe quelle personne qui gueule le dernier Daft Punk dans la rue :
Normand Lamour
Né en 1930, la carrière musicale de ce Québécois qui était vendeur itinérant décolle en 1998. Après une erreur de commande pour ses mix-tapes, celui qui lui les a achetés a dû en assurer la promotion. C’est ainsi qu’on le retrouve dès 1998 dans l’émission La fin du monde est à 7h. Fidèle à son métier, il vendait ses albums jusqu’en 2011 au restaurant le Madrid, en bordure d’autoroute. Fort d’une production de plus de 2300 morceaux dans 79 langues, ses chansons sont pourtant incompréhensibles. Et je n’aurais pas eu l’honneur de connaître cette voix stridente sur boîte à rythme épileptique si la douce Caroline ne nous avait pas imposé cela au réveil. Caroline, ma chérie, combien de tes prétendants éperdument amoureux ont eu soudain des envies de meurtre dès 7h55 du matin ? Pense à eux…
Michel Farinet
Ce natif de Picardie (en 1937) commence sa carrière musicale durant sa préretraite. Très tôt, il a compris l’importance qu’allait revêtir la diffusion de la musique sur Internet. C’est pour cela que, dès la fin des années 1990, il uploade ses morceaux sur la plateforme France MP3. Bide et Musique tombent sous son charme, et c’est ainsi qu’il leur compose des jingles pour leur webradio. Ce serait lui, selon certaines sources, qui aurait reçu le Casse-toi, pauvre con de Nicolas Sarkozy au salon de l’Agriculture. Se présentant comme altermondialiste, son répertoire s’étoffe de chansons engagées comme L’euro, notre monnaie ou Milite pour un monde plus éthique. Personnellement, je le connais pour la chanson Zouk comme tu aimes (que je n’ai malheureusement pas trouvé le moyen de vous partager, mais elle vaut le détour). Et dire que son talent d’écriture n’a pas été retenu quand il a fait des propositions à Axelle Red et Patricia Kaas. On se demande pourquoi.
La Tigresa del Oriente
C’est à elle que je pensais quand j’évoquais ce scénario de SF – ma grand-mère en combi panthère. Car oui, physiquement, la Tigresa del Oriente, c’est ta grand-mère avec une perruque et des boobs en plastique. S’il n’y avait que cela : la qualité de cette Péruvienne est d’avoir une voix qui à la fois chante absolument faux et est insupportable tant elle est stridente. Rajoutez à cela l’allure d’une meuf qui essaie de se brancher cougar, mais qui fout les jetons à n’importe quel puceau, tout en attirant les regards de pitié des ses congénères de maison de retraite, et vous aurez un résultat détonnant. Mieux : un mème.
Cette année, donc, privilégiez encore une fois les après-midis musette dans les maisons de retraite pour fêter la Musique avec les anciens. Et si vous voulez vraiment être moderne, vous pouvez même poussez Mémé pour un twist endiablé. Et bonne fête de la Musique à tous !
Cette semaine, beaucoup d’anniversaires, donc ce Bonnois contiendra pléthore de cace-dédi à mon mestre Kalo et ma poupée Rose H. Il y aura aussi les petites nouveautés de la playlist de ma radio préférée et une bonne dose de wtf.
Colette Renard, Les nuits d’une demoiselle: Parce que ça fait plaisir, de temps en temps, de penser que nos copines surmaquées sont en mode soupe à la grimace avec leur mec, tandis qu’on peut fureter l’esprit tranquille parmi la pléthore de mecs en chien de la capitale…
Nine Inch Nails, Came Back Haunted: Parce que c’est le nouveau son qui vient de sortir, et que ça, Madame, c’est de l’indus de qualité. Vraiment hâte de les voir dans deux mois…
Vampire Weekend, Diane Young : Parce qu’un retour de Vampire Weekend est toujours plaisant. Sauf que là, ça ressemble salement à du George Michael avant coming out.
La Pompe Moderne, Plus dur, meilleur, plus rapide, plus fort: Parce que la reprise de Harder, better, faster, stronger des mythiques Daft Punk à la manière de Brassens est à pisser de rire.
Stevie Wonder, Happy Birthday : Parce que plein de bisous à Kalo et Rose H. ❤
La Tigresa Del Oriente, La Tigresita : Parce que ce soir, c’est la fête, et qu’il fallait un morceau de circonstance pour ma tigresse du Cameroun ❤
Charles Trénet, Ménilmontant: Parce que c’est probablement là que je jouerai pour la fête de la Musique avec une soirée super kewl, pleine de paillettes et de percussions.
George Michael, I want your sex: Parce que… Non, rien.
Serge Gainsbourg, Couleur café: Parce qu’elle fait partie du répertoire pagode d’Ens’Batucada et que cette version est supersympa. Mais la version originale l’est tout autant.
La Compagnie Créole, Ca fait rire les oiseaux: Parce que ça fait chanter les abeilles, ça chasse les nuages et fait briller le soleil. Parce que ça fait aussi danser les écureuils et que ça rajoute des couleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel. Owowoh.
Je renoue avec ce Bonnois avec une tradition de fourre-tout et de WTF. Parce que j’estime qu’au bout de la neuvième playlist, ça commence à devenir traditionnel. Cette semaine, donc, encore de la nouveauté de chez Oüi, des trucs qui vont te faire écarquiller les yeux et un Beatles qui va bien.
Générique B d’Ulysse 31, Ulysse revient: Parce que ce dessin animé a donné envie à certains potes de devenir historien, parce qu’il était p*te de génial et que c’est avec ce générique que, personnellement, je m’en souviens, plus qu’avec le générique principal.
The Beatles, Norwegian Wood : Parce que je considère que c’est à partir d’Abbey Road que les Fab Four deviennent intéressants, bien que camés. Coïncidence ? I don’t think so… Mais cela se ressent notamment sur ce titre qui sent bon la fumette dans la chambre d’étudiant et le patchouli.
Carlos Nunez, Xotes Universitarios: Parce que c’est pas pour dire, mais la Fête de la Musique, c’est dans deux semaines. Et qui dit Fête de la Musique veut dire presta de mon orchestre. Et vu comment on est grave au taquet, ça risque de bien taper toute la nuit. En attendant, je patiente avec un titre du projet du joueur de gaïta qui est parti à la recherche de ses ancêtres colons au Brésil.
Laurent Voulzy, Les nuits sans Kim Wilde: Parce que Laurent, d’une part. Parce qu’avoir l’air plus évanescent qu’un prince charmant de Disney ne l’empêche pas d’avoir des fantasmes chelous et de les vivre sainement.
Vietzouker, Twa kilti : Parce que lorsque j’ai découvert cette chanson postée insidieusement par Monsieur Lâm, je me suis vraiment dit que pour que les Viêtnamiens fassent du zouk love, fallait vraiment que le monde marche à l’envers. Et puis, au final, ça reste du zouk love, mais pas si ridicule, comparée à l’offre.
Primal Scream, It’s alright, It’s OK: Parce que c’est une chanson qui te donne envie de profiter du soleil pour te balader en décapotable sur une petite route de campagne avant de t’enfoncer dans un champ de tournesols pour gambader…
Rob Zombie, Dragula: Parce que quand on voit ce qui se passe en ce moment près de la gare St-Lazare, il y a de quoi avoir la rage. Alors au lieu de taper sur le premier FAF venu – ce ne serait que trop d’honneur de daigner répondre à sa haine par la violence –, déchargeons toute notre colère sur ce morceau cathartique.
Motörhead, Ace of Spades: Parce que cf. Rob Zombie. Mais ça marche mieux avec du son vintage.
Stevie Wonder, Master Blaster : Parce que je commence à la gérer au ukulélé. Et simplement parce que c’est de cette manière que Stevie passe le cap des années 1980 en ne se ridiculisant pas. Et enfin parce que cette chanson, elle *roxe* sa mère.
Bastille, Pompeii: Parce que c’est la chanson que j’écoute en boucle en ce moment. Parce que la musique d’inspiration new-wave sautillante avec des paroles un peu dépressives, on dirait du Depeche Mode au meilleur de leur art. Surtout que la suite de l’album a l’air de bien s’enchaîner aussi. A suivre…
Après un pur printemps bien pourrave, après un mois de mai juché de ponts où on ne pouvait rien faire d’autre que d’observer la pluie tomber inexorablement et/ou regarder les statuts de réseaux sociaux où nos friends se plaignent de ce foutu temps – d’ailleurs, avec ce froid, j’attends le pic de natalité en France en février 2014 –, juin revient avec ses rayons. Certes, ce n’est pas encore la canicule que l’on attendrait, mais cela fait longtemps qu’on n’a pas eu le thermomètre à 20°C à Paris. Et rien que ça, ça fait zizir. Comme me disait ma mère ce week-end : J’en ai marre de laver des pulls.
Et il semblerait enfin que la période ensoleillée que nous connaissons depuis le 1er juin soit bien partie pour durer, yeaaaaaaaaah (enfin, après vérification par MétéoFrance, pas forcément le soleil, mais enfin des températures à peu près conformes aux normales saisonnières, c’est-à-dire au-dessus de 20°C). Enfin, les cafés en terrasse ! Enfin, les pique-niques aux Buttes Chaumont ! Enfin, rentrer en Vélib’ à la maison le soir ! Enfin, porter des robes avec des sandales et sans collants ! Des choses qu’on ne pouvait plus se permettre de faire depuis septembre, mais qu’on aurait dû faire depuis avril !
Et comme je me réjouis de ce retour d’apports naturels en vitamine D, je vous ai préparé dix petits titres en l’honneur de l’astre diurne. Certains titres seront doux comme une caresse de rayon, d’autres kitschouilles comme des lunettes de soleil en forme de cœur. Mais joie de vivre, diantre !
Nicoletta, Il est mort, le soleil
Cette chanson, on a dû la chanter tout le printemps, tant les prévisions météorologiques nous y ont fait croire. Outre le caractère dramatique de la chanson originale, portée par la voix rauque et suppliante de Nicoletta :
… oh pardon Madame, mais je viens de perdre un tympan, là…
… je disais donc, outre le caractère dramatique de la chanson, cette histoire de couple qui s’éteint est comme une déprime saisonnière dûe aux carences en vitamine D. Mais ce n’est pas non plus la peine d’assourdir vos voisins de la sorte.
Bill Withers, Ain’t no sunshine
Dans le même genre que précédemment, mais quand même en un peu plus classe, l’absence de soleil rappelle et symbolise l’absence de l’être aimé. Sauf qu’à la place de la supplication, tel que précédemment, nous avons ici un bel exemple de la réaction d’un mec qui s’enfonce dans le noir : c’est morne, mais c’est très discret. Et quarante ans après, ça reste toujours aussi classe.
The Beatles, Here comes the sun
J’aurais pu aussi vous servir la version de Nina Simone :
Tout ça pour dire que Little Darling, it’s been a long and lonely winter n’a jamais été aussi adapté à la situation que nous connaissons actuellement. De même que The smile’s returning to the faces. Bref, cette chanson est toute à la célébration du retour de l’astre qui augmente le taux de mélanine dans notre épiderme et ses effets. Bref, le retour du soleil, c’est le retour de la joie dans les cœurs. Mais il faut dire aussi que George Harrison commençait à être légèrement perché à l’époque, ce qui ne veut pas dire que la chanson en est moins belle.
Rammstein, Sonne
Pour la version allemande de la chanson précédente, les ex-Allemands de l’Est ont choisi, non pas de célébrer le soleil en faisant une chanson à l’univers lumineux – ce serait trop demander, pour eux –, mais d’accoler leur univers dark à des paroles telles que 1 ! Voici le soleil… 2 ! Voici le soleil… 3 ! C’est l’étoile la plus brillante d’entre toutes… Comme à chaque fois, on a l’impression qu’ils chantent des paroles incitant à la haine raciale, mais non, ce sont des paroles très jolies qui parlent de magie et de fleurs. Sans déconner.
Laurent Voulzy, Le soleil donne
Outre le fait que j’idolâtre Laurent Voulzy depuis que je suis en âge de chanter, j’ai toujours aimé cette chanson qui me paraissait obscure du fait des passages en anglais et en espagnol. Et puis j’ai redécouvert cette chanson avec la Siamoise, elle-même grande fan de Lolo, quand j’ai découvert qu’effectivement, le soleil donnait la même couleur aux gens, en tout cas à nous deux en particulier. De surcroît, c’est devenu une des preuves tangibles de notre amitié.
Queens of the Stone Age, My God is the Sun
Issu du dernier album sorti aujourd’hui lundi 3 juin 2013, ce morceau est lourd et lascif comme l’ensoleillement de la Vallée de la Mort. Lourds comme le soleil qui cogne sont les coups de batterie portées par Daaaaaaaaaave (Grohl), le seul mec que rien que sa présence à moins de 200m me provoque des contractions ovariennes spontanées (testé en 2009 à ReS). Lascifs comme un mirage en plein désert sont les riffs de guitare. Bref, un morceau qui se déguste frappé sous la (future) chaleur estival (enfin, on espère).
Force est de constater que le retour de Finley Quaye, dont je me réjouissais au mois de janvier, s’avère être au final un feu de paille. Ne reste que cette chanson, comme perdue dans les limbes. Pourtant, cette voix, cette mélodie, cet air guilleret avait tout pour faire croire au soleil en pleine nuit. Il faut croire que ça n’a pas suffi pour permettre Finley Quaye de se refaire une place au soleil.
Mano Negra, Soledad
La bande des frères Chao a su allègrement accompagner nos envies de Sud et de fiestas à la fin des années 1980 avec forces trompettes d’inspiration mariachi, rythmes tropicaux et/ou festifs et claviers coulants. Le fait d’en plus intégrer des paroles dans la langue de Cervantès vient couronner le tout. On se croirait déjà en vacances au Sud-Ouest.
Nana Mouskouri, Soleil soleil
Reprise récemment par Lara Fabian, cette chanson d’une fille du soleil – puisque, rappelons-le, Nana est grecque – est tellement cucul qu’on la dirait chantée par Barbara Cartland, qui compensait quant à elle ses carences en vitamine D inhérente à son habitat en Grande-Bretagne par un univers rose bonbon des plus effrayants. Honnêtement, le soleil n’en méritait pas tant.
Au p’tit bonheur, J’veux du soleil
Dans la même veine que les Négresses Vertes ou la Mano Negra, la fin des années 1980 et le début des années 1990, pas mal d’artistes et de groupes ont tenté leur chance sur le registre chanson populaire avec gouaille parisienne qui rappelle le Sud. Malheureusement pour Au p’tit bonheur, leur chanson est vite devenue l’archétype du Français ronchon contre les conditions météorologiques que j’ai eu copieusement envie de taper tout le mois de mai. Au point qu’aujourd’hui, on attribue au choix la chanson aux Négresses ou à la Mano. Dommage.
Bref, on se détend enfin, le soleil est la chaleur arrive. En attendant l’été avec les festivals et les danses à occuper le temps dans les boîtes de camping, invoquons l’astre diurne pour qu’il persiste enfin à occuper le territoire français.